Quitte à surfer sur l’histoire du PX, autant le faire complètement. C’est pourquoi le constructeur LML lance désormais une version 200cc de son modèle Star. Particularité, il s’agit d’un quatre temps, unique en son genre.
Nous n’allons plus vous refaire l’histoire de LML. Le constructeur indien et ses Vespa PX reproduits sous licence est désormais bien établi en Belgique – depuis trois ans – et vit grâce à l’amour intemporel des fanatiques du seul scooter à vitesses encore disponible sur le marché. Après les modèles 125 et 150cc, LML se lance tout naturellement dans une version 200cc, dont la particularité est d’utiliser un moteur 4T. Une montée en puissance qui élargit le champ d’action du sympathique scooter en tôle mais qui le rend aussi moins accessible: car bien sûr, sa cylindrée impose la détention d’un permis de conduire.
Reprendre main
Retrouver le guidon d’un LML reste un plaisir. Techniquement identique aux autres LML, il dispose bien sûr d’une boîte à quatre vitesses que l’on passe à l’aide d’un embrayage et d’un sélecteur montée sur la poignée gauche. Le maniement est très authentique: couper les gaz, embrayer, passer le rapport, remettre les gaz, les novices sont souvent déconcertés mais les expérimentés aussi, souvent conquis par l’ère du «tout automatique» des productions modernes. Au préalable, vous n’aurez pas oublié de tourner le robinet d’essence dans le bon sens et de tirer le choke pour faciliter le démarrage (électrique prévu, mais on ne se lasse pas du kick). Rajoutez à cela un déséquilibre naturel dû au moteur implanté en prise directe à droite de la roue arrière, que la roue de secours implantée, elle, de l’autre côté, équilibre à peine. On sent aussi un train avant très léger, idéal pour la maniabilité mais traître si l’on n’y prend garde. Bref, certains pourraient être rebutés mais pour les autres, en quête de quelque chose de réellement différent, c’est le charme et le plaisir total que le 200cc ne fait que confirmer.
8,6kW
Si LML évolue grâce à des scooters au look d’autrefois (pour rappel, la ligne du PX date des années 70), c’est avec la volonté de progresser. En attendant la prochaine étape, faisant usage de l’injection électronique, le Star 200 est gavé en essence par un carburateur Keihin de 20mm. Développant 8,6kW et 14,5Nm de couple, ce 199cc distille logiquement un coffre plus présent que les 125/150. Les accélérations sont franches, si l’on décompose bien ses mouvements, on peut tout à fait taxer les petites autos au feu vert. Le Star 200 4T atteint aussi plus vite la vitesse de 70-80km/h, de quoi se fondre avec plus d’aisance au trafic, et, au besoin, on prend un vrai 100km/h réel, de quoi dépasser un lambin sur nationale.
Châssis hybride
La partie cycle du 200 est reprise telle quelle des autres Star, ce qui implique donc un châssis «hybride» unissant une partie avant (devant le moteur) en tôle emboutie, comme sur les Vespa PX originelles et une structure arrière en tubes d’acier rendue obligatoire pour implanter le 4T, alors que le 2T pouvait se contenter d’une coque autoporteuse complète. Bref, comme on prend plus de vitesse avec le 200, l’instabilité caractéristique de ce scooter est plus sensible. Mieux vaut dès lors tenter des vitesses de pointe sur revêtement bien plat. Pour freiner le LML, un disque avant à étrier simple piston et la pédale commandant le tambour arrière suffisent, mais l’anticipation demeure une priorité, tant la petite roue avant de 10’’ ne demande qu’à bloquer. En somme, on conduit vraiment un LML 200 ce qui procure son lot de sensations uniques! En ville, l’engin, court et compact, se révèle d’une agilité démoniaque, passant véritablement partout en raison d’un diamètre de braquage type mouchoir de poche. Bien assis (posé) sur le scooter, la suspension fait ce qu’elle peut, c’est- à -dire pas grand chose au passage des trous et raccords secs. L’usage d’un LML se limitera idéalement à la ville et aux liaisons roulantes, mais pas trop. Sauf si vous êtes un adepte des sorties en club le week-end venu. Notre exemplaire d’essai rentrait d’un périple en Angleterre, une sorte de test de fiabilité instiguée par l’importateur. Résultat : 1.600 bornes à 90-100km/h, à deux dessus avec bagages, sans le moindre pépin à signaler! Dans ces conditions, la consommation atteint facilement 4l/100km, ce qui demeure, dans l’absolu, assez raisonnable. Pour notre part, sans ménager le petit «deux cents», nous avons enregistré 3,3l/100km. La faible contenance du réservoir, 5,5 litres, multiplie les visites à la pompe, si vous utilisez le LML quotidiennement.
Côté équipement, le 200 adopte simplement un nouveau compteur, plus agréable à l’œil que celui des 125/150. Pour le reste, des accessoires traditionnels existent : porte-bagage chromé, grand pare-brise s’imposent si vous comptez l’utiliser au quotidien.
Prix/plaisir imbattable
Le LML Star 200 4T est disponible en 20 couleurs (six en livraison immédiate, le reste sur commande) au prix de 3.200€. Ce n’est pas rien pour de la technique des années 70, qui plus est produite à bas prix en Inde, mais le rapport prix/plaisir reste imbattable. En tout cas si vous vibrez pour les véhicules «vintage». Le fait d’imposer la détention d’un permis de conduire fera que vous ne croiserez pas des LML 200 à tous les coins de rue. Exclusivité assurée!
