La suite de notre grand dossier consacré au nouveau contrôle technique moto.
7 centres, 2 opérateurs
Pour la bonne réalisation de ce dossier, nous avons été reçus par Autosécurité SA, une entreprise historiquement active dans le contrôle technique. Couvrant aujourd’hui 80% du territoire, elle est le principal acteur wallon en la matière. Précision importante: Autosécurité SA est une société privée travaillant dans le cadre d’une mission de service public. Elle remplit donc un rôle exécutif, et nullement décisionnel. Comme le montre le graphique ci-contre, 7 stations de contrôle technique sont prévues pour s’occuper des motos en Wallonie. Cinq sont sous casquette Autosécurité SA contre deux à l’AIBV.
Par rapport aux questions posées par nos lecteurs, les responsables d’Autosécurité SA ont apporté des réponses précises. Néanmoins, certaines questions précises ne seront sans doute pas encore tranchées en date du 1er janvier. Et en attente des premiers contrôles, le fascicule fourni dans ce numéro a été élaboré par Autosécurité SA avec comme objectif de faciliter la communication sur le CT auprès du grand public.
Toujours dans le cadre de la réalisation de ce dossier et, surtout, pour les photos d’illustration, nous nous sommes rendus sur le site technique de Milmort, le camp de base d’Autosécurité SA où des tests de matériel sont notamment menés. Milmort n’est pas destiné à devenir un centre de contrôle mais pour illustrer ce sujet de la façon la plus réaliste possible par rapport à ce à quoi ressemblera un contrôle technique moto, c’était l’endroit idéal pour une répétition grandeur nature. En outre, nous avons pu assister à un cours de formation des futurs inspecteurs.
Inspecteurs et… motards
Autosécurité SA a souhaité travailler uniquement avec des motards sur le dossier du contrôle technique pour motos. Les techniciens qui pouvaient prétendre au recrutement sont tous des inspecteurs confirmés, comptabilisant en moyenne au moins 10 ans d’ancienneté dans la société et pouvant déjà contrôler tous les autres véhicules. «Ces personnes maitrisent la mécanique des poids-lourds, des voitures, des remorques… et à présent, ils ont été formés pour maitriser l’approche mécanique sur une moto», nous explique Thierry Wertz, formateur catégorie L. «C’est important car, par exemple, une plaquette de frein ne se considère pas de la même façon sur une moto que sur un camion. Les référentiels de ces inspecteurs ont donc été recentrés sur le monde de la moto. Tous sont des experts en mécanique et comme ils sont eux-mêmes motards, le projet leur parlait énormément. En outre, opérer cette sélection parmi les motards de notre personnel était essentiel. De la sorte, nous aurons des interlocuteurs crédibles au sein des stations de contrôle technique, des gens qui font preuve des compétences requises, qui savent de quoi ils parlent et qui pourront entretenir une relation saine avec le client». Autosécurité SA considère également qu’elle joue un rôle de protection du consommateur. Désormais, un acheteur pourra être rassuré: la moto qu’il compte acquérir aura été inspectée par quelqu’un disposant d’un regard à la fois technique et externe, ce qui apporte toujours une certaine valeur ajoutée.
La cause… pas en cause?
En Belgique, aucune documentation ne rapporte le nombre ou un pourcentage d’accidents de motos dus à un défaut technique. Cette absence de documentation s’explique, d’abord et avant tout, parce que la Belgique ne s’est pas dotée d’infrastructures ad hoc. Chez nous, il n’y a pas de cellule ou de département d’accidentologie capable d’analyser ces données comme on peut en trouver dans d’autres pays.
Il est d’ailleurs fort probable que les causes techniques directes soient très marginales dans les accidents de moto. En revanche, la cause indirecte d’origine technique va être beaucoup plus fréquente. Exemple: un véhicule qui ne serait pas en ordre de rouler comme il devrait va être plus difficile à «récupérer». Les défauts techniques sont donc des causes d’aggravation. Suite à une perte d’adhérence, de bonnes suspensions peuvent «récupérer» le fameux coup de raquette. Avec un véhicule en mauvais état, la même situation peut prendre des proportions dramatiques. Autre exemple. On sait que, souvent, dans un accident impliquant une moto et une auto, le conducteur du 4 roues déclarera ne pas avoir vu le motard. Sur ce point, par contre, les statistiques sont formelles. D’où l’importance de bénéficier d’un éclairage en parfait état de fonctionnement. Et donc, pas de clignotants miniatures ou assombris.