De Ath à Mont-Saint-Guibert, nous partons à la découverte de sept nouveaux Villers. A travers le Hainaut que l’on aime et le Brabant wallon que l’on croit connaître, c’est un tracé technique et touristique qui nous attend. En ce mois d’août aussi, tous en Villers!
Cette balade a des allures de fête. Ces 11 et 12 août, tous les Villers seront en fête à Villers-lez-Heest, près de Namur, qui a été le tout premier Villers visité lors de notre série estivale. Le point de départ de notre balade, la bonne ville de Ath, est également de la fête. Le quatrième week-end du mois d’août est sacré pour les Athois: la ducasse bat son plein et toute la région s’embrase dans la bonne humeur. Une ambiance pareille à nulle autre et des libations conviviales se poursuivent tard dans la nuit. En ce petit matin du repérage, rien de tout cela, quelques scouts font un jeu de piste dans la ville. La Grand’ Place sera notre point de rencontre. Entre le splendide Hôtel de ville du XVIIe siècle et la salle des fêtes «Art Nouveau», l’endroit est toujours aussi accueillant. La route nous attend, et en quelques coups de gaz nous nous extrayons du centre-ville pour rejoindre rapidement Villers-Saint-Amand. Ce paisible village fait partie des beautés que recèle le Pays d’Ath. Notre second Villers n’est pas bien loin. Villers-Notre-Dame, dont les origines remontent à 948, était partagé entre l’abbaye de Ghislenghien et la famille de Ligne. L’église accueille les lundis de Pentecôte un pèlerinage marial.
Décor de cinéma
Nous continuons notre balade vers Ormeignies. La place de forme triangulaire est agréable. Jetez un œil dans le coin au vieux chariot… Cette carriole sent le western à plein nez! Légèrement en contrebas, faites un saut jusqu’à la dernière ruine du château de la famille de Rouillé. L’édifice a été bâti au XVIIIe siècle, reconstruit en 1866 puis vendu en 1934 et démantelé. Il ne reste qu’un pan de mur de trois étages, au milieu des herbes folles. Vraiment surprenant, l’endroit fait penser à un décor de cinéma oublié à la fin d’un tournage. Nous prenons plaisir à rouler sur de petites routes qui oscillent entre les légers reliefs. De temps à autre, nous croisons la Dendre. Peu avant Tongres-Saint-Martin, c’est un splendide pont à bascule qui nous permet de franchir le cours d’eau. Nous contournons l’aérodrome militaire de Chièvres par le sud. Entouré de clôtures plus ou moins «agressives», l’endroit n’invite pas à aller découvrir ce qui se cache près des pistes. Passons notre chemin. Prudence à la traversée de la très grosse N56, les véhicules y filent à toute allure. Nous arrivons à Cambron-Casteau. Le village serait resté dans l’anonymat si Pairi Daisa (ex-Paradisio) ne s’était pas installé sur les ruines de l’ancienne abbaye cistercienne fondée par Saint-Bernard au XIIe siècle. Nous ne ferons que passer, le parking rempli de dizaines d’autocars n’est pas pour nous plaire. Et puis Pari Daisa se destine avant tout aux gosses (et à ceux qui le sont restés). Laissons la foule à ses découvertes animalières et profitons des trésors cachés de la région. La route serpente et tournicote gentiment jusqu’à Neufvilles. L’étymologie du nom du village est proche de notre thème estival: du latin « nova villa » signifiant nouveau domaine agricole. Nous passons devant l’incontournable atelier de l’ami Etienne Petre (voir encadré) avant de rentrer dans Neufvilles. Dans le village, nous prenons directement à droite en direction Thieusies. Après quelques jolies prairies, nous arrivons au cœur de cette dernière localité. Le village est accueillant et l’ancienne maison communale a un charme fou, avec sur son flanc, un crucifix géant. Tout cela fait gentiment penser à Don Camillo et Peppone. Décidément, le Hainaut offre bien des possibilités pour des réalisateurs de cinéma!
Changement de décor
Les paysages commencent à changer. En glissant sous la E42, nous passons d’une plaine agricole à une ruine postindustrielle qui tente de se reconvertir. Nous sommes sur les bords du Canal du Centre. Ville-sur-Haine illustre notre propos. L’ancienne maison du garde-pont invite à la nostalgie, mais les activités économiques ne semblent pas florissantes dans les alentours. Peu après Havré, nous arrivons à Villers-Saint-Ghislain. Don de Godefroid de Lotharingie à l’abbaye de Saint-Ghislain en 965, ce Villers se vit affublé du suffixe «Saint-Ghislain» puisque l’abbaye en détenait la propriété exclusive. Sur un mur de l’église, un ancien panneau indique une fête de tous les Villers le…6 août 1989! Nous arrivons 23 ans trop tard … Ces 11 et 12 août 2012, par contre, allez à Villers-lez-Heest, on vous le redit! En direction de Harmignies, la vue se dégage et l’on retrouve de grands champs. Quelques beaux villages s’enchaînent: Vellereille-le-Sec, Estinnes-au-Mont, Estinnes-au-Val avant d’aller traverser la passante N90 et rejoindre Maurage. Encore quelques tours de roue et l’on arrive en vue de l’ascenseur n°4. Ce témoin d’une batellerie aujourd’hui oubliée, laisse deviner ses dessous d’acier et de pierre. Nous passons sous la structure pour aller traverser Thieu. Quel que soit l’endroit où vous vous trouvez, l’énorme monstre d’acier qu’est l’ascenseur de Strépy-Thieu (117 mètres de haut, quand même!) vous fera vous sentir tout petit. Inauguré en 2002, il compense les 73m de dénivellation des 4 anciens ascenseurs à bateaux.
Décors naturels
Voici maintenant une jolie petite ville, injustement méconnue. Le Roeulx nous propose ses rues accueillantes et son ambiance chaleureuse. De toutes petites routes nous font longer Mignault. Un étrange monument aux morts se cache au détour d’une route. Avec un canon et des caractères runiques (utilisés par les nazis, en vertu de l’origine germanique de cet alphabet), tout cela confère une atmosphère étrange à l’endroit. Après une brève incursion à Ecaussines, où nous arrivons trop tard pour le célèbre «goûter matrimonial» du lundi de la Pentecôte (ou comme dit Julos Beaucarne, natif de l’endroit, « tous les célibataires du monde entier sont invités et même ceux qui sont mariés, on n’est pas à ça près chez nous! »), on s’enquille joyeusement de jolies routes viroleuses. Les collines se marquent un peu plus et, au loin, la tour du plan incliné de Ronquières se dresse comme un phare pour toute la région. On descend vers Henripont, puis Ronquières. Sur le pont qui enjambe le canal Bruxelles-Charleroi, toute la masse de cette construction titanesque s’étale sur votre droite, avec comme ligne d’horizon, le bâtiment abritant toute la machinerie et la tour qui domine le site. Encore quelques virages et l’on arrive à une petite route en bord de l’ancien canal. C’est un coin de paradis que l’on découvre. Une écluse désaffectée sert à réguler le débit de l’eau grâce à un joli barrage. La végétation a repris un peu de ses droits. Pause obligatoire pour profiter du lieu! Avant de continuer dans une ambiance de conte de fées, on franchit la Samme qui s’écoule joyeusement, presque sauvage. Un endroit perdu, oublié par la main dévastatrice de l’homme… On se prend ici à rêver d’un nouvel équilibre entre l’homme et son environnement. Quelques kilomètres de toutes petites routes nous attendent. Ici aussi, on se croirait en Ardenne profonde. Et pourtant nous ne sommes qu’à une vingtaine de kilomètres de Bruxelles. Prudence toutefois, car le revêtement est parfois en très mauvais état. C’est à Sart-à-Rèves que nous ferons une nouvelle pause gourmande. Du fromage aux qualités gustatives exceptionnelles pourra se transporter facilement dans vos besaces, valises et sac de réservoir. Votre famille et vos amis vous en seront reconnaissants. Si vous gardez l’envie de partager, tant ces délices au lait de vache sont irrésistibles! On continue vers Les Bons Villers et Villers-Perwin. Nous sommes à la limite du Brabant wallon. Au centre du village, le rond-point abrite d’anciens outils agricoles. Les urbanistes de tous poils devraient s’en inspirer pour décorer un peu plus les nombreux ronds-points qui ont fleuri dans toute notre Wallonie. Quelques coups de gaz encore et l’on arrive au Villers le plus connu de Belgique: Villers-la-Ville! Que ce soit par les ruines de son abbaye ou par les nombreux spectacles qui s’y déroulent, demandez à n’importe qui de citer un Villers, c’est le premier nom qui vient à l’esprit de votre interlocuteur. Nous jetons un œil aux vieux pans de murs de l’abbaye avant de nous enfoncer dans le Bois d’Hé.
Dernier décor pour aujourd’hui
La fin de cette balade est toute proche. Un dernier Villers pour aujourd’hui nous attend: Hévillers est accroché à la colline et se donne des allures de village vosgien, lové autour de son église. Il nous reste à rejoindre le centre de Mont-Saint-Guibert, tout proche, pour aller boire le dernier verre entre amis, en pensant déjà à notre dernière étape des Villers le mois prochain. Pour le retour, la N25 ou l’E411 ne sont pas loin. Bonne route, bon retour et bon Villers!
Arrêts gourmands
– A Ath, si nous nous sommes arrêtés à la taverne «Le Mercier», à côté de l’Hôtel de ville, la Grand-Place recèle de nombreux établissements. Vous n’aurez que l’embarras du choix!
– Le Bercha: dans un cadre agréable (terrasse à l’arrière par beau temps) vous découvrirez une cuisine française classique agrémentée de produits régionaux. Nous avons dégusté une entrecôte de veau au fromage et à la bière de Maredsous: un délice. A 18€ le morceau, vous ne le regretterez pas. A noter qu’en semaine, le lunch avec potage et plat du jour est proposé à 10€. De quoi satisfaire toutes les bourses. Le Bercha, 763 route de Mons, 7130 Bray (Binche). Tél.: 064/36.91.07 www.lebercha.be .
– Ferme Lambert: des fromages au lait de vache qui vous feront revenir ! Aux orties, aux herbes, nature: que du bon. La Ferme Lambert, 39 rue Sart-Bas, 6210 Rèves. Tél.: 071/84.50. 95.
– Mont-Saint-Guibert: La Taverneest un café de village à l’ambiance agréable pour le dernier verre entre amis. A noter que tous les premiers samedis du mois, une soirée à thème est proposée. La Taverne, 22 Grand’Place, 1435 Mont-Saint-Guibert. Tél: 010/65.62.28.