Des accidents plus graves et le plus souvent hors agglomération.
Les chiffres de la sécurité routière ne sont pas bons, tout le monde le sait. Mais plutôt que de se limiter à pointer du doigt la vitesse, comme peuvent le faire souvent VIAS et les responsables politiques, il est plus utile de se pencher plus en avant sur la typologie des accidents.
C’est dans cet esprit que l’AWSR a réalisé une étude sur les accidents de moto. Si les différentes conclusions de cette étude peuvent sembler « logiques », elles n’en sont pas moins intéressantes.
Voici, en quelques lignes, les principaux constats et enseignements de cette étude:
– Alors que la tendance était à la baisse depuis plusieurs années, le nombre de motards grièvement blessés dans des accidents de la route a augmenté de près de 16% en 2022 par rapport à 2021. Chaque année, environ 170 motards sont ainsi victimes d’un accident grave de la route en Wallonie. Ces accidents sont en moyenne deux fois plus graves que ceux impliquant des automobilistes. Cette différence s’explique en grande partie par le fait que les motards ne disposent pas d’un habitacle protecteur.
– En Wallonie, la pratique de la moto est étroitement liée à la saisonnalité (près de 80% des accidents surviennent entre avril et octobre) et à des activités de loisirs. Selon une étude de l’AWSR, 2 Wallons sur 3 qui possèdent une moto ne s’en servent que quelques jours par mois et 7 motards sur 10 utilisent leur engin principalement dans le cadre de loisirs.
– Cette tendance d’utilisation de la moto se reflète dans les accidents. Pratiquement la totalité des accidents impliquant une moto surviennent en journée (93%) et principalement le week-end (40%). Par ailleurs, près de la moitié des accidents ont lieu hors agglomération, dans des zones souvent rurales, sur des routes limitées à 70 ou 90 km/h où les conséquences pour les usagers peuvent potentiellement être plus graves.
– L’étude de l’AWSR révèle également qu’en regard de la taille de la population, c’est dans les provinces de Luxembourg et de Namur qu’on enregistre le plus d’accidents graves impliquant des motards.
– Lorsqu’un motard entre en collision avec un autre usager de la route, il s’agit dans la plupart des cas d’une voiture (82%).
– La moitié des accidents mortels de motards sont liés à un choc à la tête. Le port du casque est donc essentiel.
– En raison de leur étroite silhouette, les deux-roues sont plus difficilement détectables à distance et on sous-estime souvent leur vitesse. Plus de la moitié des conducteurs qui entrent en collision avec un motard déclarent ne pas l’avoir « vu ».
– Dans 1 accident sur 3 (35%), le motard est seul en cause. Il est fort probable qu’une vitesse excessive ait joué un rôle dans ces accidents. Adapter sa vitesse aux circonstances (virage, rétrécissement, etc.), est donc indispensable pour se préserver du risque d’accident. Peu d’accidents sont en revanche liés à un problème technique du véhicule (3%) ou à l’état de la route (7%). Le respect des limitations de vitesse est également essentiel lors de la remontée des files.
Un motard averti en vaut deux!