Point d’orgue de la saison EWC, l’épreuve des 8 Heures de Suzuka a tenu toutes ses promesses. Au terme d’une course haletante, le Kawasaki Racing Team s’est imposé devant le Yamaha Factory Racing Team et le Red Bull Honda. Un week-end parfait pour Kawasaki, puisqu’au final, le Team SRC Kawasaki France s’offre son premier titre mondial!
Après 8 heures d’une bagarre intense entre les trois équipes d’usine, une casse moteur et une chute allaient bouleverser les cinq dernières minutes de course. Leader de la course, le Kawasaki Racing Team emmené par Jonathan Rea chutait alors que le drapeau rouge était présenté à trois minutes de l’arrivée.
Suite à cette chute, la direction de course stoppa donc la course, forçant tous les pilotes à revenir aux stands. Rea ne l’ayant pas fait, le Kawasaki Racing Team fut (provisoirement) considéré comme non classé, offrant ainsi une victoire inespérée au Yamaha Factory Racing Team. Kawasaki protesta naturellement contre ce résultat et obtint gain de cause auprès de la direction de course, puisque le règlement prévoit qu’en cas d’arrêt de la course sur drapeau rouge, le classement retient les positions du tour précédent.
Jonathan Rea, Leon Haslam et Toprak Razgatlioglu ont donc pu offrir à Kawasaki sa première victoire à Suzuka depuis 1993. Le F.C.C. TSR Honda France, champion du monde en titre, a quant à lui solidement défendu sa 4e place devant le Yoshimura Suzuki Motul Racing durant toute la course. Josh Hook, Freddy Foray et Mike Di Meglio ont tout donné pour atteindre leur objectif mais n’ont pas réussi à conquérir une deuxième couronne mondiale.
Guim Roda, directeur de l'équipe KRT
«Cette course a été exceptionnelle et je pense que pour le public, les fans et tout le monde, ce sont les plus incroyables 8 Heures de Suzuka. Yamaha, Honda et Kawasaki – les pilotes et les usines ont été formidables et ont tous contribué à une superbe course. Nous avons finalement remporté la victoire après que Johnny ait effectué un dernier relais incroyable. La stratégie que nous avions planifiée était très bonne et nous avons finalement remporté la victoire.»
Si la victoire finale fut indécise jusqu’au bout, il en fut pareil pour le sacre mondial.
Juste avant la chute de Jonathan Rea dans les dernières minutes de course, un autre coup de tonnerre bouleversa en effet la fin de course. Alors que le Suzuki Endurance Racing Team calé en 9e position semblait assuré de décrocher son 16e titre mondial, une casse moteur ruina les 8 h d’efforts fournis par Vincent Philippe, Etienne Masson et Gregg Black. La 11e place du Team SRC Kawasaki France permet à cette équipe française de conquérir son premier titre de Champion du Monde FIM EWC.
David Checa
«Je ne sais pas quoi dire. Devenir champion du monde pour ma première année avec Kawasaki et l’équipe de Gilles, c'est comme un rêve. Changer d’équipe et de marque, ce n'est pas facile, mais mon équipe et mes coéquipiers ont fait un très bon travail. L'atmosphère dans l'équipe est incroyable, nous sommes amis et pour moi c'est le point principal. Le Bol d’Or fut frustrant car nous avons connu un problème à deux heures de la fin mais nous continuions à y croire. Lorsque croyez en vos rêves, le rêve peut devenir réalité. A présent, mon objectif est de gagner le prochain Bol d’Or pour Kawasaki, mes coéquipiers et mon équipe. Nous sommes les champions du monde d’aujourd’hui, mais nous devons penser à l’avenir et cet avenir, c'est désormais le Bol D’Or.»
Du côté de nos pilotes belges
Pour leur première participation aux 8 Heures de Suzuka, Xavier Siméon et son team VRD Igol Pierret Experience s’attendaient à une course extrêmement difficile. Le moins que l’on puisse dire est qu’ils avaient vu juste! Qualifiés en 13e position, le team français partait le couteau entre les dents, bien décidé à marquer de son empreinte cette course légendaire.
Malheureusement, une chute de Xavier Simeon en début de course fit perdre de nombreuses places à la #333. Un faux pas occasionnant de sérieux dégâts sur la moto dont la remise en état réclama une trentaine de minutes d'immobilisation dans le box. L'équipe VRD lgol Pierret Expériences ne baissa toutefois pas les bras et engagea une belle remontée. Xavier Siméon, Floria Alt et Florian Marino durent toutefois composer avec une Yamaha sujette à des pannes électroniques consécutives à la chute. Malgré tous leurs efforts, les espoirs du team ne furent pas récompensés, la Yamaha #333 abandonnant à seulement 10 minutes de la fin de course sur casse moteur.
Malgré cette mésaventure, le team manager Yannick Lucot tire un bilan plutôt positif pour cette première saison au plus haut niveau:
«Je pense que nous avions bien abordé les choses, on s'est vite mis dans le coup. Peu de monde nous imaginait à cette place en début de course. C'est notre première saison en EWC et notre première participation à Suzuka. Notre abandon est très frustrant car je pense que nous avions les moyens d'occuper le top 10 et d'atteindre l'objectif que nous nous étions fixé, mais nous avons beaucoup appris sur cette course et ces enseignements nous serviront pour la suite de notre parcours en EWC»·
Au championnat, l'écurie française conclut la saison à une encourageante 7e place avec 53 points.
Parti en 32e position, Bastien Mackels et le Tati Team ont connu un beau début de course. Pointé à la 16e place après la première heure d’épreuve, une erreur de gestion impliquant une panne sèche faisait malheureusement perdre le bénéfice de cette première heure. Divers petits problèmes et une chute allaient à nouveau pénaliser le team, le reléguant à nouveau en fin de classement. Au final, Bastien et le Tati Team terminent ces 8 Heures de Suzuka à la 42e place.
Bastien Mackels
« Nous savions que nous avions un bon rythme de course, nous espérions donc un bien meilleur résultat. Lors de la fin de mon dernier relais, j’étais en mesure de me battre avec les concurrents du Top15, cet objectif aurait donc été tout à fait à notre portée. Toutefois, cette course nous a apporté beaucoup d’expérience. Je remercie le Tati Team pour leur confiance et j’espère être à nouveau là l’an prochain pour me battre dans la cour des grands.»