En janvier 2020, il n’était pas encore question de confinement ou de mesures sanitaires. Nous préparions nos voyages de l’été en nous inscrivant à un rallye moto auprès d'une agence française. Dans son catalogue, un périple de 7 jours et d'environ 2.000km avec quelques merveilles à parcourir entre Tyrol autrichien et Bavière.
Texte Michel Magidson – Photos MM
Je m’étais déjà attaqué au fameux Grossglockner il y a une dizaine d’années. Mais au guidon d'un gros cube américain. L’âge avançant (plus de sept décennies au compteur aujourd'hui), je suis passé à une machine à trois pattes. Ou plutôt, à trois roues: un Can-Am Spyder RT, livré en mai 2020 quand les concessions ont pu ouvrir après la première phase de déconfinement. Début août 2020 se pose le dilemme: partir ou rester? Pourrons-nous franchir les frontières avec contrôle, sans contrôle… Et si on nous mettait en quarantaine? Et si… Que faire ? Mais le programme des plus alléchants nous appelle: c'est décidé, nous partons!
Namur – Mulhouse
Vendredi 21 août. Namur. Il fait beau, il fait chaud. Les bagages sont bouclés, le Can-Am Spyder est prêt. La valise et les sacs rentrent à merveille dans les coffres: l’idéal pour voyager en couple pendant 10 jours. Au départ, le compteur affiche 2.200km: la machine est à peine rodée. Aujourd’hui, nous avons 500km d’autoroute au menu pour rejoindre le point de départ, Ottmarsheim, près de Mulhouse. Dans la plaine d’Alsace, entre Strasbourg et Mulhouse, il fait très chaud en cette fin d’après-midi. L’écran du Can-Am affiche 39°C. Nous faisons étape à l’Hôtel Restaurant de la Poste, à Bantzenheim: une très bonne adresse à retenir, à deux pas de la frontière allemande et de la Forêt-Noire, avec un grand parking pour les machines, juste derrière l’hôtel.
Mulhouse – Imst (Autriche)
Samedi 22. Le groupe se forme: 20 personnes, 14 machines. Dans le désordre: plusieurs BMW R 1200 RT et GS, deux KTM Adventure, une Honda Pan European, deux Ducati Multistrada, deux Yamaha, un Husqvarna, une Indian Scout et… un Can-Am Spyder (votre serviteur) avec notre guide, Stéphane et son Africa Twin. Nous roulerons en groupe, que l'on apprécie… ou pas. Après 22 ans de rallyes et de concentrations diverses, nous, on aime. Nous sommes les seuls Belges du groupe, tous les autres participants viennent des quatre coins de France. De plus, nous arrivons avec un Can Am Spyder: nous sommes un peu regardés comme des bêtes rares. En accord avec Stéphane, je ferme le convoi. Cette place n’est pas toujours facile, surtout quand il s’agit de rattraper le groupe. Les dépassements en Can-Am, c’est comme pour une voiture: il faut de la place et, parfois, de la distance. En effet, nous entreprenons ce voyage en couple et je n’ai pas les reprises de autres deux-roues. Après la traversée de la Forêt-Noire, nous longeons le lac de Constance (Bodenzee, en allemand) sous la pluie et à travers un important trafic. Covid ou pas, les Allemands voyagent dans leur pays. À la sortie du lac de Constance par Bregenz, nous empruntons, en partie, la route allemande des Alpes (Deutsche Alpenstrasse). Celle-ci relie Lindau (Bodenzee) à Salzbourg (Autriche) sur près de 500km. Nous allons la suivre en partie afin de traverser une région peu connue: l’Allgäu. Ici, Suisses, Autrichiens et Allemands sont de la même culture: un pays d’alpages et de fromages. Lors de la traversée de certains villages, une odeur très particulière titille nos narines. Non, ce n’est pas l’odeur du bitume ou des échappements mais celle du fromage. Attention si vous passez par ici un samedi: il y a beaucoup de monde dans les villages. Cette route mériterait d'ailleurs, à elle seule, un nouveau voyage. Notre premier logement intermédiaire est prévu à Imst, après 385km de très belles routes nationales.
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