Xavier Siméon : «La plus difficile de toutes»

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Le Bruxellois et le SERT s’imposent avec brio au terme d’une course éreintante. Une deuxième victoire dans la Sarthe, qui démontre une nouvelle fois tout le talent du pilote Suzuki. (Propos recueillis par Arnaud Dellicour, au Mans)

Xavier, comment expliquer cette panne d’essence ?

C’est un souci lié à la présence de la safety-car, qui sort au mauvais moment pour nous. En fait, quand tu rentres au stand sous la safety, après tu perds en gros un demi-tour. L’équipe a essayé de tirer au maximum afin de ne pas devoir rentrer en même temps que la voiture de sécurité mais ça n’a pas marché. Et pas de chance pour nous, elle est arrivée juste en fin du relais de Sylvain et l’on s’est fait avoir.

Quand tu vois cela, que te dis-tu ?

Que l’on a eu beaucoup de chance qu’il tombe en panne d’essence quasi à l’entrée de la voie des stands. Ce serait arrivé quatre virages plus loin, c’était terminé ! Tu imagines, il aurait dû faire tout le tour du circuit en poussant la moto. Dans notre malheur, on a finalement eu beaucoup de chance !

Tu as l’air déchiré. Course particulièrement physique cette année… 

Très physique. Et toute aussi éreintante psychologiquement. Ça a roulé vraiment très très vite. C’est la course d’endurance la plus physique à laquelle j’ai participé. Les trois teams officiels, la Yam, la Suz et la Honda, ont imprimé un rythme qui ne s’était jamais vu en course jusqu’alors et même pas en qualif non plus. Que ce soit de jour ou de nuit, les chronos ont été impressionnants ! Une course de folie jusqu’à 3 heures avant la fin mais Greg a été très fort en mettant un coup de massue à la Yamaha, qui pensait être plus vite que nous. Mais Greg l’a fait abdiquer. Ils ont compris qu’ils avaient un tour de retard et qu’ils n’iraient pas le rechercher. 

En plus, tu me disais que tu as eu froid cette nuit en roulant…

Oui, clairement. Je ne sais pas combien il faisait, peut-être 4 ou 5 degrés, mais j’ai eu froid. C’est sûr ! Par contre, rouler la nuit reste toujours magique, même si c’est dur. Les retardataires perdent leurs repères, freinant soit trop tôt soit trop tard. Et toi, tu ne sais plus vraiment correctement interpréter ce qu’ils vont faire. C’est aussi cela qui rend notamment l’endurance si compliquée. D’un tour à l’autre, tu ne sais pas ce qu’il va se passer, commettre une erreur est alors facile.

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Première course de l’année, première victoire, deuxième fois aux 24H du Mans. Bonheur !

Un truc de fou ! Une course de dingue ! Franchement. Très belle bagarre avec les deux autres teams officiels. Et en sortir vainqueur, c’est encore plus gratifiant car l’an dernier, ils avaient abandonné relativement assez tôt. Ça n’avait rien enlevé aux mérites du team évidemment, mais ici on a été au top à tous les niveaux durant 24 heures : stratégies, fiabilité et performance du moteur, etc. Le niveau du championnat est vraiment très élevé et ça rend la victoire encore plus belle !

Un petit mot pour Greg Fastré.

J’ai évidemment une pensée pour lui. On a d’ailleurs un peu échangé et il n’avait pas perdu son humour donc c’est ce que ça va. Je lui souhaite un très bon rétablissement, qu’il se remette rapidement sur pied et qu’il revienne tout aussi vite sur les courses.

Ewc-24-H-Mans-2022-Race-Podium-YOSHIMURA SERT MOTUL, Black Gregg, Simeon Xavier, Guintoli Sylvain, Watanabe Kazuki, Suzuki GSXR 1000, Formula EWC