Engagé en Superstock sur la Kawasaki ZX 10R #24 du team BMRT 3D Maxxess Nevers, Loris Cresson nous parle de sa participation aux 24H de Spa.
Que t’inspire le fait de rouler « à domicile » dans une épreuve si prestigieuse ?
C’est une fierté et un honneur de participer. Il n’y a plus eu de course de cette importance en Belgique depuis si longtemps, cela va permettre au public belge de découvrir le très haut niveau. En outre, pouvoir participer en décrochant un guidon au sein de l’équipe qui vient de remporter la Coupe du monde FIM Superstock, ne peut que me rendre heureux. Je reste malgré tout très serein, cela ne rajoute pas de pression particulière. Je pense que nous pouvons réaliser quelque chose de bien.
Que notes-tu comme différences techniques et en termes de pilotage avec ta moto d’Endurance par rapport à ce que tu as connu en WorldSupersport et WorldSuperbike ?
En Superstock, la moto ressemble très fort à une machine d’origine : châssis, moteur, extérieur de fourche… En gros, seuls le kit de fourche, l’amortisseur arrière et le maître-cylindre sont modifiés. L’électronique diffère aussi. En Superbike, elle se voit dérivée du MotoGP avec du matériel signé Magneti Marelli. C’est donc beaucoup, beaucoup plus complexe. Fourche, freins, amortisseurs sont également copieusement renforcés en Superbike. Je pourrais résumer en disant qu’en Superbike, je conduisais un prototype issu d’une moto de série. Et en Endurance Superstock, la machine sort, pour ainsi dire, du show-room. N’importe quel pilote peut demander les mêmes modifications.
Quel résultat te semble réaliste pour les 24H Spa EWC Motos pour ton équipe ? Et plus personnellement, te fixes-tu un objectif ?
Si je me fie aux tests réalisés à Spa et au rythme que nous avions en course au Mans avant de connaitre de petits soucis techniques, honnêtement, nous devons viser le podium, voire la victoire en catégorie. Cela me semble réaliste. L’équipe a déjà remporté le Bol, gagné à Estoril… il faut se montrer ambitieux. Pour le général, ce sera par contre une autre affaire. Spa crée de grandes différences entre les Superstock et les Formula EWC, notamment dans la ligne droite. À titre personnel, je vais essayer d’aller chercher le meilleur chrono en qualifications et, surtout, veiller à faire preuve de constance, à rouler vite et à ne pas faiblir. La nuit ne sera pas simple avec les phares jaunes car Spa n’est pas le circuit bénéficiant de l’éclairage le plus impressionnant. Nous devrons nous adapter rapidement à cet environnement nocturne.
Si on t’avait dit un jour que tu participerais aux 24H Spa EWC Motos, quelle aurait été ta réaction ?
Même si on en parle depuis longtemps, premièrement, j’aurais été surpris d’apprendre que les 24H reviennent à Spa. Bien entendu, il s’agit de la concrétisation d’un rêve. Comme l’était ma participation aux 24H du Mans. J’étais assez stressé avant de prendre le départ, il y avait de la pression interne mais aussi beaucoup d’émoustillement autour de moi. J’ai pris le départ d’une course que je regardais depuis ma plus tendre enfance à la télévision, c’était un sacré défi ! L’heure avant le départ à Spa sera certainement, elle aussi, très forte en émotions. Mais quand le départ aura été donné, les choses rentreront dans l’ordre. Comme tous les pilotes, je travaille dur pour réaliser ces rêves. (Photos Jonathan Godin & FIM EWC)