Adrien Van Beveren est le premier «non Belge» à qui nous avons décidé de consacrer notre rubrique «Dans l'intimité de…». Quoi de plus normal? Le pilote Yamaha est, sans doute, le plus nordiste des pilotes français. Et puis, avec un tel patronyme, on se demande finalement s'il n'est pas, quand même, un peu de chez nous…
Propos recueillis par Laurent Cortvrindt – Photos Jonathan Godin
C’est presque étonnant de savoir que tu as un domicile fixe, alors que tu passes ton temps aux quatre coins du monde… C'est important d'avoir un «chez-soi»?
Il faut savoir que je partage mon temps passé «chez moi» entre ce domicile du Pas-de-Calais, dans le village de mon enfance, et mon logement à Andorre. Je trouve effectivement essentiel d'avoir un chez-soi. Et je me sens autant chez moi ici qu'à Andorre. Je suis attaché à l'authenticité des personnes mais aussi à l'authenticité des lieux où je vis. Un exemple: j'adore le bois. Et le bois que tu vois ici a été récupéré sur de vieux wagons. Ce bois a déjà vécu, il a une histoire. Tout comme la moto accrochée au mur. J'aurais pu mettre la dernière Ténéré. Toute brillante, elle aurait été magnifique. Non, j'ai préféré exposer une moto qui roulait déjà avant que je ne pousse mon premier cri. Ces éléments me permettent de me connecter avec l'espace, les matériaux ou la terre. Mes amis sont agriculteurs. Comme moi, ils aiment ce contact avec l'extérieur, avec la nature. Mais apprécier l'authenticité ne m'empêche cependant pas de vivre dans la modernité. Pour ma télévision, j'ai pris le plus grand modèle disponible! (rires)
On va se parler franchement. Van Beveren: en fait, tu es belge mais il ne faut pas l'avouer…
(rires) Je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai souffert de mon nom de famille. Mais je traine cette histoire depuis ma plus tendre enfance… Pourtant, je n'ai pas de famille belge ni de lien particulier avec la Belgique. Et du côté de mon père, la famille habite dans le Sud. Bien entendu, la frontière est très proche d'ici, j'aime beaucoup la Belgique et les Belges, j'y ai de nombreux amis et j'ai énormément roulé en Belgique durant ma jeunesse. Et sur ces courses, on m'a, évidemment, toujours identifié comme étant belge. Et avant que je ne me fasse un peu connaître en France, quand je remportais des championnats régionaux, j'entendais parfois les gens dire: «Ah, c'est le Belge qui a gagné…». Mais j'aime mon nom de famille! (rires)
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