Pour faire simple, Graham Jarvis est le pilote le plus titré à avoir participé aux Red Bull Romaniacs. En 10 ans, il a réussi à s'y imposer à 6 reprises et en juillet, il y visera son septième titre. Après sa victoire au "Erzbergrodeo Red Bull Hare Scramble" et fort de deux victoires consécutives lors des précédentes éditions des Romaniacs, Jarvis semble avoir toutes les cartes en main pour asseoir sa domination. Interview.
Graham, après votre victoire au Erzbergrodeo Red Bull Hare Scramble, arrivez-vous plus confiant que jamais pour la Red Bull Romaniacs?
Graham Jarvis: "Dans une certaine mesure, oui. Mais ces deux courses sont totalement différentes. La Romaniacs, c'est cinq jours de course dont quatre longues journées dans les montagnes. Vous y êtes livré à vous-même, sur des terrains inconnus. On y pilote à l'instinct. Pour l'Iron Giant, il est possible de bien s'y préparer, mais en Roumanie ce n'est pas possible. Bien sûr, je sais que je roule bien et y arriver en tant que le vainqueur de l'édition précédente est un avantage 2017 en dit beaucoup aussi. J'ai l'impression d'être dans une bonne dynamique en ce moment pour obtenir ma septième victoire. "
Quelle préparation suivez-vous en vue de cette épreuve la plus difficile au monde?
"Honnêtement, c'est très difficile. Tout ce que j'ai fait cette année aide à préparer les Red Bull Romaniacs. Vous devez être en forme, sans blessure et très fort mentalement. Techniquement, il faut un très bon niveau aussi.Tout cela s'acquiert par l'entraînement et par les courses. Même si la troisième manche de WESS au Trèfle Lozérien AMV n'était pas mon genre d'événement, j'ai pu en tirer profit. Nous avons eu trois longues journées physiques. Chaque jour était unique, nous y avons parcouru de multiples types de terrains, couvrant plus de 600 kilomètres au total. Et tout cela seulement quatre jours après l'Erzbergrodeo. Avec ces deux manches successives, j'ai pu voir que ma forme physique était bonne, ce qui sera un atout certain en Roumanie. "
Le prologue des Red Bull Romaniacs est un début incroyable pour le Hard Enduro Rallye, en appréciez-vous le spectacle?
"Je suis un homme de montagne, alors je suis le plus heureux dans le désert. J'apprécie le prologue mais je n'insiste pas trop là-dessus. J'essaie de viser un résultat dans le top cinq – c'est toujours un objectif réaliste pour moi. Mais j'aime le spectacle. Il y a toujours une bonne ambiance et beaucoup de gens viennent regarder. C'est impossible de ne pas faire de spectacle pour eux. "
Avec cinq jours de course très exigeants pour cette quatrième manche du WESS, appliquez-vous des tactiques de course?
"La course a tellement évolué au cours de la dernière décennie. Chaque jour ressemble de plus en plus à un sprint. Dans le passé, vous pouviez vous permettre d'avoir une mauvaise section ou deux, mais maintenant vous devez être vigilant tout le temps. Cependant, vous devez savoir quand pousser à 85 ou 90% et quand il faut y aller à 70%. J'essaie de taper fort pour la journée d'ouverture dans les montagnes, mais j'essaye de garder un peu de réserve. Cela m'aide à juger le niveau de la concurrence. Vous ne voulez pas perdre beaucoup de temps le premier jour. "
Cette année, deux bivouacs de nuit emmèneront les participants loin de Sibiu, que pensez-vous que cela puisse ajouter à la course?
"Les deux bivouacs de nuit vont certainement exacerber la" sensation de Rallye ". C'est bon de voir les organisateurs innover. Cela maintient la course stimulante. Cela signifie également que nous aurons de nouvelles pistes à parcourir avec de nouvelles sections. Ces journées off-road pourraient facilement changer la donne dans l'issue de la course. "
En tant que l'un des pilotes les plus expérimentés, quels sont les enseignements que vous avez appris au fil des années?
"Dormir et manger! C'est mon meilleur conseil pour tous ceux qui font des Red Bull Romaniacs! Si vous êtes fatigué, vous ne pouvez pas être à votre meilleur niveau. Assurez-vous de dormir avant le début de la course, puis après le prologue ne restez pas trop tard non plus. Chaque jour hors-piste commence à 6h30 du matin, ce qui signifie que vous pourriez être réveillé à partir de 4h30 du matin et après deux jours passés dans les montagnes, c'est vraiment dur physiquement. Après chaque arrivée, j'essaye de dormir deux heures dans l'après-midi pour récupérer. Déjeuner à 4h30 du matin est presque impossible, alors j'apporte de la nourriture à laquelle je suis habitué. Je mange un "Ready Brek", c'est comme de la bouillie mais c'est rapide et facile à faire et c'est un aliment qui dispose d'une action prolongée, cela m'apporte de l'énergie sur une longue durée."
Cela fait 10 ans que vous avez signé votre première victoire au Red Bull Romaniacs, l'objectif est-il de gagner en 2018?
«C'est incroyable de penser que 10 ans après ma première victoire au Red Bull Romaniacs, je vais courir pour ma septième victoire cette année. C'est une chose à laquelle que je ne m'attendais vraiment pas. Je l'ai gagné avec trois constructeurs différents, sur un deux-temps et un quatre-temps, et maintenant contre deux générations de pilotes. Même si j'ai accompli tout ce que j'ai toujours voulu faire en course, j'adore revenir en Roumanie et rouler là-bas. C'est un endroit incroyable et où je me sens vraiment bien, ce qui, je suppose, est la raison de mon succès. Y accrocher une septième victoire est mon but, mais je ne vais pas trop y penser. "
Palmarès du Red Bull Romaniacs
2017: Graham Jarvis (Husqvarna)
2016: Graham Jarvis (Husqvarna)
2015: Jonny Walker (KTM)
2014: Jonny Walker (KTM)
2013: Graham Jarvis (Husaberg)
2012: Graham Jarvis (Husaberg)
2011: Graham Jarvis (Husaberg)
2010: Chris Birch (KTM)
2009: Andreas Lettenbichler (BMW)
2008: Graham Jarvis (Sherco)
2007: Cyril Despres (KTM)
2006: Michel Gau (KTM)
2005: Cyril Despres (KTM)
2004: Cyril Despres (KTM)
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