En 1988, BMW Motorrad était le premier constructeur à proposer l’ABS pour une moto, plus précisément la BMW K100. Depuis lors, beaucoup de choses ont évolué et les options de sécurité les plus avancées disponibles sur les modèles automobiles sont désormais accessibles à la moto.
C’est ainsi qu’en 2016, BMW Motorrad a proposé le détecteur d’angles morts «Side View Assist» sur le maxiscooter C 650 GT. En 2017, BMW Motorrad sera le premier constructeur de moto à offrir l’appel d’urgence eCall sur les K 1600 GT, K 1600 GTL et K 1600 B. L’appel d’urgence automatique sera activé dès 2018 sur notre marché national. Au total aujourd’hui, pas moins de 34 fonctionnalités de sécurité ou de confort héritées de l’automobile sont disponibles sur nos motos: ABS, phares adaptatifs, alarme, verrouillage centralisé, Dynamic Damping Control, Dynamic Traction Control, boite de vitesses robotisée, aide au démarrage en côte, modes de conduite, chargement sans fil de smartphone, ASC… Aussi, pour cerner plus précisément la philosophie du constructeur bavarois, l’équipe Presse de l’importateur belge a organisé une journée aussi récréative qu’instructive en mettant les journalistes auto sur deux roues et en obligeant les journalistes moto à prendre un volant en main. Voici le fruit de nos rencontres…
Entre les journalistes «deux roues» et les «quatre roues», il existe une différence majeure: les premiers se retrouvent souvent avec un toit au-dessus de leur tête par nécessité alors que les seconds, pour certains du moins, apprécient de se passer parfois de deux roues pour profiter de nos belles régions et se balader. C’est mon cas! Heureux propriétaire d’une Speed Triple d’un autre âge, la 955i, j’évite à tout prix l’autoroute. Électronique? Quelle électronique? Ce qui me plaît dans ce «trois pattes», c’est sa souplesse, sa polyvalence et sa sonorité. Sans oublier sa puissance. C’est quand même le bloc de la Daytona. Un roadster, oui. Mais un roadster plus sportif quand même que ma première Bandit 600 au siècle dernier. L’heure est venue de découvrir une bonne partie de la gamme BMW Motorrad.
BMW S 1000 XR
Même si une averse est passée sur Maillen quelques minutes plus tôt, je jette d’emblée mon dévolu sur le genre de machine «improbable». La S 1000 XR, c’est du lourd. Un trail ultra-sportif doté d’un quatre cylindres de 160ch. Tout de suite, dès les premiers kilomètres, son caractère s’affirme. Cette S 1000 XR, c’est un «pousse-au-crime»… À des vitesses qui vaudraient un retrait de permis immédiat, son bloc a encore du répondant. Ça pousse et ça pousse encore. Si elle se révèle agile et ne fait guère ressentir ses 228kg, cette S 1000 XR apprécie modérément le rythme «balade». Le quatre cylindres a un peu tendance à vibrer et à «cogner» à bas régime. Au-delà de ce petit bémol, ce n’est que du bonheur. Mais 160ch sur un trail, est-ce bien raisonnable?
BMW R 1200 RS
Modèle «civilisé» de la gamme Sport de BMW par rapport à la S 1000 RR, la R 1200 RS est la machine polyvalente par excellence. Plus GT que Sport. Si elle partage beaucoup d’éléments avec la célèbre GS, dont le flat twin de 125ch, elle se passe du système Telelever. Pas de quoi entraîner cependant des plongées au freinage. Un guidage rigoureux. Une direction précise avec un guidon pas trop large. Une bonne protection contre le vent. Cette R 1200 RS est taillée pour avaler les kilomètres tout en profitant des virolos. Surtout avec le Shifter Pro. «RS» pour Reise et Sport, oui. Mais quand même plus Reise que Sport. Ce n’est pas une tare…
BMW F 800 GS Adventure
L’heure est venue de découvrir la famille GS. En commençant par la «petite», la F 800 GS. «Une moto souvent sous-estimée, surtout par rapport à la 1200 mais qui ne manque vraiment pas de qualités. Surtout pour son prix,» dit-on du côté des représentants de la marque bavaroise. Et en effet, cette F 800 GS est une agréable découverte. Un look baroudeur. Un châssis qui absorbe tout. Un bicylindre de 85ch qui fait parfaitement son boulot. Bref, pour voyager sans se ruiner et rouler en béhème, cette F 800 GS Adventure s’avère clairement un très bon choix. Et moyennant quelques options, elle sera parfaitement armée pour affronter tous les terrains et faire le bonheur de son propriétaire.
BMW R 1200 GS Rallye
Je dois l’avouer: avant de découvrir la F 800 GS, je n’avais jamais roulé en GS. Et surtout pas avec la 1200, «la» GS. «Trop grosse. Trop lourde», pensais-je. Là, je dois le reconnaître, j’avais tout faux. Sitôt qu’elle décolle de son emplacement, la R 1200 GS fait totalement oublier ses 244kg. Avec son guidon large, elle est presqu’aussi agile qu’un vélo! Son centre de gravité relativement bas (merci au flat twin) n’y est pas étranger. Freinant parfaitement «à plat» (merci au Telelever), elle se montre aussi très à l’aise sur notre parcours de test, qui alterne tous les types de route. Le parcours comprend même des portions assez glissantes qui seront empruntées dans quelques jours par le Rallye de Wallonie. Le DTC (Dynamic Traction Control) et l’ABS Pro sont clairement un plus. Idem pour le Hill Start Control, qui permet d’oublier un peu plus sa masse quand il faut redémarrer dans une légère côte. À tous les niveaux, cette R 1200 GS est une moto aboutie. Pas étonnant qu’elle rencontre autant de succès. Et dans sa robe Rallye, elle m’a aussi visuellement séduit.
R nineT Pure
Fan de roadster classique, je ne pouvais qu’être attiré par la R nineT Pure, une moto épurée au look évoquant les années 1970 et 1980. Son instrumentation minimaliste – un simple cadran rond pour le compteur – donne d’emblée le ton. Cette R nineT Pure, c’est le rythme «balade» qu’elle préfère. Avec un amortissement plutôt ferme et des freins qui ont un peu tendance à déséquilibrer la roue arrière, elle incite à profiter de la bande son et des paysages. Si vous le désirez, son boxer bicylindre refroidi par huile et eau de 1.170cc est capable aussi de belles envolées lyriques, vous emmenant à des vitesses qui vous font rapidement regretter l’absence de protection contre le vent. Mais on n’est pas là pour ça quand on roule en R nineT Pure… C’est une bécane qui exprime le retour à l’essentiel. Que demander de plus?
R nineT Racer
Là, comme pour la R nineT Scrambler et ses pneus à crampons, ou la K 1600 GT, j’ai passé mon tour… À l’arrêt, ce café racer évoquant les sportives d’une époque révolue est juste superbe. Une moto racée. Un demi-carénage qui fleure bon les seventies, l’huile de ricin et Goodwood. Avec ses repose-pieds reculés à l’extrême, on n’est pas assis, on est couché sur une R nineT Racer… Avec tout le poids sur les bracelets. Le genre de position que mon dos n’apprécierait pas trop. Pour avoir suivi un collègue (motard) quelques kilomètres, je confirme qu’elle en jette un max! Et bravo à BMW pour l’audace!
BMW G 310 R
Un roadster BMW fabriqué en Inde et équipé d’un mono de 313cc développant 34ch à 9.500tr/min, fallait oser… Et BMW a bien eu raison de le faire! Idéale comme première moto ou pour accéder à la grande famille BMW, cette G 310 R constitue l’autre excellente surprise de la journée, après la GS. Si son petit bloc hypercarré reste logiquement bruyant quand on titille la zone rouge, il se montre étonnamment vif et performant. Les premières impressions quand j’avais découvert cette moto au Salon de Bruxelles se confirment: la finition est très bonne et le châssis parfaitement réussi. Au guidon, on a l’impression de retrouver les 50 de notre jeunesse: ça ne pèse rien! Idéale pour la ville, la G 310 R est loin d’être ridicule sur les routes de campagne, où elle est très agile et même joueuse. Sur l’autoroute, votre permis ne sera pas mis en danger. Quant aux freins, ils sont puissants et ont même tendance à lever la roue arrière. C’est dire. Côté look, la G 310 R est aussi très séduisante avec des coloris dynamiques. Mais la meilleure nouvelle, c’est évidemment le prix. Une BMW à moins de 5.000€, eh oui, ça existe!
Texte Vincent Marique (avec Laurent Cortvrindt pour l’intro)
Et pour découvrir ce que Laurent Cortvrindt a pensé des BMW à quatre roues, c’est par ici: lien.