Pour son quatrième jour d'essai avec Kawasaki, Philippe, notre rédacteur a eu le plaisir de parcourir les routes Espagnole au guidon de la Z800. Compte-rendu.
Comme un djeun! Je vous l’avoue, après la Z1000SX Tourer et la Versys 1000, des motos d’un certain gabarit mais aussi d’un confort évident, j’appréhendais la prise en main de la Z800. Avec son lifting de manga, avec son cul haut qui vous cale automatiquement contre le réservoir, avec son guidon large mais bas, sa selle galette façon GP et le quasi manque de protection, je craignais le pire. Mais voilà plutôt que de se taper des autopista rapides, le parcours proposé par l’importateur Kawasaki s’élançait dans les routes toboggans de la Sierra de los Filabres. À croire que ces circonvolutions montagneuses culminant à 1.300m ont été uniquement dessinées et magnifiquement asphaltées pour le plaisir des motards mais aussi pour que la Z800 y donne le plein de son potentiel.
Ce macadam impeccable fait d’ailleurs vite oublier des suspensions un peu sèches. Si le 4 cylindres de 806cc se joue déjà de la ville en profitant de son rendement entre 2.500 et 4.500tr/min, il prend une dimension toute autre lorsque vous le bousculez dans les enchaînements de virages. Il ne faut pas hésiter à le faire ronfler sur les intermédiaires. Il ne demande que cela et je ne résiste pas à lancer la chanson de l’Akrapovic dont était équipé notre Performance Edition entre deux courbes avant de plonger sur des freins efficaces.
Une fois le mode d’emploi saisi, c’est l’arsouille totale. Mais pour rester le patron de la Z800 en conduite sportive, il faut un peu la brusquer pour la tenir à la corde et, surtout, se rendre compte qu’en insistant sur les freins en virage, elle a plutôt tendance à se redresser. Rien d’inquiétant, juste à ne pas oublier. Il faut donc mieux dérouler le pilotage mais le plaisir est tel qu’on se prend au jeu comme un gamin. Proposée à 8.899€ en édition Performance (pare-brise fumé, autocollant "Z" de réservoir, échappement exclusif Akrapovi? en carbone ou en titane), elle est un peu plus onéreuse que ses concurrentes directes et, chez nous, elle souffrira du manque de routes comme celles rencontrées tout au long de nos 250km de test. Des voies où son propriétaire pourra en tirer la quintessence.