Yamaha Motor Europe Collection Hall: Pour que (re)vive l’histoire

Actualités Motos Laurent Cortvrindt
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Depuis plus de 50 ans, le groupe Yamaha Motor défend fièrement ses couleurs à travers les produits et services qu’il commercialise. Une sélection de motos véhiculant l’ADN de la marque est désormais réunie à Amsterdam, dans le Yamaha Motor Europe Collection Hall

L’événement n’impressionne pas par son envergure: à peine 26 journalistes invités – dont Moto 80 – aux quartiers généraux européens de Yamaha, à Amsterdam. L’endroit n’en met pas vraiment plein la vue: nous attendons sagement dans le patio du rez-de-chaussée de l’un des nombreux bâtiments du site. La «cérémonie» n’a, visiblement, rien à voir avec les mega show de présentation comme ceux des nouveaux modèles ou de Eicma: pas de fioriture, pas d’extravagance, pas d’effet technique.

Pourtant, à détailler la poignée de «VIP» qui patientent également dans la même pièce, quelque chose d’unique va certainement se produire en cette soirée de 25 septembre 2019. Je reconnais immédiatement Giacomo Agostini, Stéphane Peterhansel, Stefan Everts et Lin Jarvis. Michele Rinaldi, Christian Sarron sont également là, tout comme Gautier Paulin, Adrien Van Beveren et Niccolo Canepa. Une belle brochette de pilote et d’ex-pilotes qui n’ont certainement pas fait le déplacement pour rien…

Histoire

Éric de Seynes, président de Yamaha Motor Europe, prend la parole et nous explique tout d’abord à quel point Yamaha peut être fier de son passé et de son histoire. Fier de ce demi-siècle de production de motos de route – certaines désormais devenues iconiques, d’autres ayant rencontré un succès commercial plus limité – et de machines de compétition que nous avons pu admirer sur nos circuits en Europe.

«Pour notre marque, il s’agit d’une nuit spéciale, avec des invités triés sur le volet. Nous ne souhaitions pas faire une grande démonstration de cet événement. L’idée consiste à partager une partie de notre histoire. Car toutes les personnes dans cette pièce – le management, les managers de teams, les pilotes, les mécaniciens, les 26 journalistes et 7 contributeurs – ont, d’une façon ou d’une autre et à travers nos motos, participé à l’histoire de Yamaha».

Collectionner

Éric de Seynes nous explique ensuite qu’il n’est pas un grand fan du mot «collectionner» si on ne lui ajoute pas une dimension affective. «De nos motos, tout le monde peut conserver un souvenir particulier. Un son, un design, un instant précis au guidon… Si nous voulons construire un futur profitable pour Yamaha, nous devons savoir où nous sommes et d'où nous venons.» C’est pourquoi, très vite, Éric de Seynes rassemble un grand nombre de Yamaha de route et de compétition, qu’il récupère avant l’arrêt d’une ligne de production ou avant qu’elle ne soit définitivement oubliée dans le coin d’un hangar d’une filiale nationale de la marque.

«J’ai commencé par conserver quelques motos en France. Puis quand je suis monté à l'Europe, j’ai réalisé que d'autres se trouvaient un peu à gauche et à droite. J’ai décidé de les rassembler avant qu'elles ne disparaissent. Car c’est intéressant de voir nos ingénieurs réinventer la roue. Mais cela ne sert à rien si ces machines qui font partie de notre histoire et de nos mémoires demeurent invisibles et inaccessibles. Grâce à ce Collection Hall, nos ingénieurs et toutes les personnes impliquées dans la planification des projets pourront comprendre ce que signifient ces souvenirs que tout motard peut avoir d’une Yamaha. Ici, ils pourront voir des couleurs autrefois iconiques et que l’on n’ose plus forcément aujourd’hui sur nos marchés. Ici, ils pourront toucher les motos, les faire rouler. Ces machines sont vivantes. Et qui, mieux qu’elles, peuvent transmettre l’ADN Yamaha.»

Inspiration

Ce Yamaha Motor Europe Collection Hall se veut donc un puissant lieu d’inspiration, de protection des valeurs et de prolongation de l’histoire. L’endroit ne sera pas accessible aux visiteurs, sauf dérogation exceptionnelle. Par contre, à chaque occasion, la centaine de motos se déplaceront pour être exposées. Il se peut déjà qu’un certain nombre soit visible l’an prochain aux Bikers’Classics.

La «collection» n’est, en tout cas, pas terminée. Nous avons pu admirer 54 modèles de route, de la MF1 50cc de 1961 à la VMAX 60th Anniversary de 2016 en passant par une SR500 de 1978, une XT600 Ténéré de 1987, une XJ900 de 1990, une YZF-R1 de 1998 ou le premier TMAX500 de 2001. Et 47 machines de compétition de la TR2 350cc de 1969 à la YZ450F de 2015 en passant par la FZ750 Replica 1985 de Eddy Lawson, la YZE 850T #80 de 1991 de Stéphane Peterhansel ou la YZF450F #72 de Stefan Everts. Mais d’autres Yamaha, qui attendent Éric de Seynes sagement quelque part, viendront prochainement gonfler les rangs.