Package ultra-compétitf
Red Bull devient «main sponsor» de l’équipe Honda en World Superbike. Cela va se savoir et, surtout, cela va se voir! Pas étonnant donc d’assister à la présentation des machines à Salzbourg, sur les terres du géant de la boisson énergétique. En attendant les interviews exclusives de Nicky Hayden et Stefan Bradl dans le Moto 80 de mars, Ronald Ten Kate a répondu à nos questions.
Moto 80: L’arrivée de Red Bull: un changement important?
Ronald Ten Kate, team manager du Red Bull Honda World Superbike Team: L’image véhiculée par Red Bull est éminemment liée au sport, aux performances, et ceci notamment dans les sports mécaniques. Red Bull nous offre de nouvelles perspectives, leurs moyens sont importants. C’est la première fois qu’ils se positionnent comme sponsor-titre d’une équipe en Superbike. Les motos affichent un look incroyable. Nous sommes ravis de travailler ensemble. En outre, Red Bull ne se montre pas intrusif dans la gestion du team, ils sont très respectueux de notre travail. Et cerise sur le gâteau, tout le paddock enviera le contenu de notre frigo! (rires)
Quel est actuellement votre plus grand défi?
Je considère nos premiers tours de roue en essais comme un grand «shakedown». Je suis confiant pour la saison, je pense que l’on nous verra accomplir plusieurs pas en avant. Sur les deux premières courses, nous devons nous assurer d’un point de vue technique que l’électronique pourra suivre la puissance du moteur. Ce n’est pas un secret. La moto fut livrée assez tardivement. Nous bénéficions donc d’une petite fenêtre temporelle pour tout mettre en place. C’est un challenge car les tâches ne manquent pas. Jusqu’ici, nous avons pu rouler autant que nous le souhaitions, ce n’est pas mal du tout pour un début.
Recevrez-vous l’aide de l’usine sur chaque course ou le team Ten Kate se charge-t-il de développer la moto?
Le plan de développement a été élaboré avec Honda Europe et le Japon apportera sa contribution sur certaines tâches spécifiques. La façon de travailler diffère un peu du MotoGP où l’implication de HRC est totale.
La Fireblade SP2 rend quelques chevaux à ses concurrentes. Devez-vous travailler sur la puissance?
La nouvelle tête de cylindre, les nouveaux pistons et les soupapes plus grandes permettent déjà de délivrer sensiblement plus de puissance. L’avancée est remarquable, croyez-moi. Le moteur dont nous disposerons dès le premier rendez-vous sera meilleur que celui de 2016, après 8 ans de développement. Et dès notre retour en Europe après les deux premiers GP, nous devrions déjà disposer d’une évolution moteur. Celle-ci devrait se montrer un peu plus agressive pour aller chercher les derniers carats de puissance. Pour le moment, nous devons penser à la fiabilité. Comme vous savez, nous disposons seulement de 7 moteurs pour toute la saison.
Partirez-vous d’une feuille blanche sur chaque circuit ou pourrez-vous transférer certaines données?
Je pense que nous pourrons en utiliser une partie. Châssis, géométrie et position du moteur dans le châssis n’ont, par exemple, pas changé radicalement. Certaines choses devraient pouvoir être transférées.
Cette année, vous pouvez compter sur deux anciens pilotes de MotoGP…
C’est toujours un avantage d’avoir deux pilotes expérimentés dans son équipe, surtout quand vous devez développer une nouvelle machine. Leur input se révèle très précieux. En outre, leur style de pilotage diffère peu. Cela nous permet de croiser certaines données, c’est précieux.
Que pensez-vous du changement de règlement, avec des courses sur deux jours et une grille redistribuée le dimanche?
C’est une tendance globale. Dans chaque sport, on assiste à des changements de règlements pour réévaluer la discipline. On le voit en football, qui essaie de réinventer son jeu. Et dans chaque sport, nous avons besoin d’essayer de nouvelles choses, afin de rendre le show plus impressionnant et de meilleure qualité. C’est trop facile de critiquer aujourd’hui. Si nous ne bougeons pas, bientôt, nous n’aurons plus de budget pour acheter les trains de pneu! Nous espérons que le Superbike puisse se bonifier pour les spectateurs, pour les télévisions, pour tout le monde. Et le moins que nous puissions faire, c’est de donner une chance à ces nouveautés et voir ce qu’elles vont apporter!
La SP2: une moto de champions?
Je ne vois pas pourquoi elle ne le serait pas… Les Verts et les Rouges roulent très fort. Mais déjà lors de la défunte saison, nous étions très près d’eux. Pourquoi ne pas viser quelques victoires en GP en 2017? Progressons encore d’un pas et voyons ce qui arrive. Notre package – moto, partenaires et pilotes – s’avère, en tout cas, très compétitif. Tous les ingrédients sont réunis. Mais la tâche reste considérable, c’est certain.
Le départ de Michael van der Mark chez Yamaha: une grosse perte?
Michael a grandi avec nous en tant que pilote. Mais dans l’histoire du team, faire rouler un Hollandais constituait plutôt une exception. En sport, vous pouvez difficilement travailler indéfiniment avec quelqu’un. Après six ans d’une belle collaboration, je pense que le temps était venu, pour les deux parties, d’essayer d’autres choses.