40 ans plus tard, nous voici à nouveau aux 12H de La Chinelle… Ce n’est pas sans une certaine émotion que je foule la prairie qui sert de parking aux concurrents des motos classiques. Celle-là même qui accueillait le paddock lors des deux premières éditions auxquelles j’ai participé…
Depuis, l’évènement a grandi en importance et des stands pourvus d’un étage pour les invités sont impeccablement alignés dans la clairière voisine. L’organisation s’est professionnalisée et en plus des traditionnelles 12H dont le départ se donne toujours le samedi à minuit, il y a maintenant des courses réservées aux motos anciennes et même une mini Chinelle pour les plus jeunes. Une bien belle manifestation qui perdure non sans difficultés et dont il convient de saluer le mérite revenant aux organisateurs.
Je fais équipe avec mon collègue et ami Thierry Sarasyn qui a ressorti pour l’occasion sa XR400. Une moto qui, pour l’histoire, a d’ailleurs participé en son temps aux 12H de la Chinelle avant de servir aux clients du Honda Park et de finir oubliée dans un cabanon où elle passera de nombreuses années avant d’être retrouvée par Thierry!
Notre épreuve se déroule dans l’après-midi du samedi et a lieu sur deux heures seulement afin de ménager d’abord les montures à l’âge certain mais également leurs non moins vénérables équipages. Au départ de style le Mans, je m’élance en courant vers la moto qui refuse ensuite obstinément de démarrer malgré mes nombreux coups de kick ! Pas bien grave mais c’est donc un peu au milieu de la dernière partie du peloton que je m’élance enfin. J’ai de vagues souvenirs du parcours et notamment de la fameuse descente entre les arbres, celle-là même où il y a bien longtemps mon phare avait soudainement cassé m’obligeant à effectuer pratiquement un tour complet dans le noir absolu avec quelques belles chaleurs au passage.
L’épreuve se déroulera ensuite sans problèmes pour nous et nous prendrons beaucoup de plaisir sur ce tracé varié et technique même si cette fois, l’accent était davantage mis sur la participation que sur la performance.
Tout en roulant et en arrivant dans les prairies en contrebas du circuit, je me rappelle une belle anecdote survenue ici-même il y a donc 40 ans. Alors que plein de passion et de désir de bien faire, je m’étais rendu sur place quelques jours avant l’épreuve pour reconnaître le parcours au guidon de ma Yamaha IT250, j’étais seul sur le site lorsque je vis s’approcher une SWM 250 rouge et blanche menée avec un certain brio. Le pilote s’arrêta près de moi et engagea la conversation. Il me demanda gentiment si je participais aux 12H et me conseilla de ne pas rester trop longtemps afin de ne pas donner à d’autres l’idée de faire la même chose. Les reconnaissances n’étaient pas interdites mais déjà à l’époque, mieux valait limiter les nuisances.
Comme il retournait vers un village voisin pour visiter un de ses amis organisateurs, il me proposa de le suivre pour y boire un verre. Un petit quart d’heure durant nous fîmes donc route ensemble et j’ai encore en mémoire les travers parfaitement maîtrisés qu’il effectuait avec ses pneus à crampons sur l’asphalte des petites routes environnantes. C’est que ce pilote, c’était…Joël Robert !
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