La gamme FB Mondial se compose actuellement de huit machines: une Supermotard exclusivement disponible en 125cc, un flat-track et une sportive proposées tant en 125cc qu'en 300cc, ainsi qu'un café-racer également présent au catalogue dans les deux cylindrées, et en deux livrées en 125cc. Prenons le guidon des HPS et Pagani 300.
FB Mondial. Voilà une marque qui ne parlera sans doute pas à tout le monde, et certainement pas aux plus jeunes. Et pour cause. Si vous espérez croiser la route d'une FB Mondial, vous pouvez commencer par vous lever de bonne heure. Fin octobre, au classement des marques de motocycles, tricycles et quadricyles, FB Mondial occupait la… 30e place avec 82 immatriculations de véhicules neufs. La probabilité de faire un grand V motard au pilote d'une Triumph sera donc 10 fois plus grande. Et la probabilité que vous tombiez nez-à-nez avec une BMW sera carrément 30 fois plus élevée.
`Des marques comme Bullit, Mash, Brixton, Orcal… pas vraiment connues pour le côté glamour ou prestigieux de leur gamme, devancent aussi FB Mondial assez aisément dans ce même classement. Vais-je donc vous parler d'une sombre marque? Non, car heureusement, la renommée d'un constructeur ne se reflète pas forcément dans les chiffres de vente.
Jugez plutôt: toujours sur la même période. MV Agusta, 36 immatriculations ; Moto Morini, 2 ; Norton, 2… Pour s'assurer un succès commercial, beaucoup de facteurs entrent en ligne de compte. Comme celui du réseau. En Wallonie et sur Bruxelles, seuls 10 concessionnaires proposent FB Mondial…
10 titres
Pourtant, FB Mondial ne sort pas de nulle part. Les plus anciens se souviendront certainement des années 1949-1957, quand la marque née à Milan en 1929 dominait le Championnat du Monde motocycliste. À son palmarès, 10 couronnes mondiales: cinq pour les pilotes (1949, Nello Pagani en 125cc ; 1950, Bruno Ruffo en 125cc ; 1951, Carlo Ubiali en 125cc et 1957, Tarquinio Provini en 125cc et Cecil Standford en 250cc) et cinq en tant que constructeur (1949-1950 et 1951 en 125cc, 1957 en 125cc et 250cc).
À cette époque, la marque des Fratelli (frères) Boselli était célèbre pour sa productions de véhicules à trois roues et de motos de petites cylindrées (125cc et 250cc). En compétition, FB Mondial vit donc son apogée en 1957 avec 5 couronnes et décide, dans la foulée, de se retirer des circuits. Durant les années 60, les ventes continuent à connaître un beau succès.
Mais la situation se gâte ensuite peu à peu, et la production se voit arrêtée en 1979. Après quelques infructueuses tentatives de relance entre 1987 et 1989 et en 2001, la machine est réellement remise sur roues en 2014 quand Luigi Boselli, propriétaire de la marque, et Cesare Galli, propriétaire de Pelpi International (société italienne fondée en 2002 et active dans l'industrie automobile), posent les bases du nouveau projet FB Mondial.
Leur objectif, prolonger la voie tracée il y a 60 ans: de la technologie et un design innovant. 2014 et 2015 serviront à amorcer la pompe avec les modèles Hipster 125 et 300, surfant sur la vague néo-rétro. Mais chez BW Motors, concessionnaire FB Mondial à Malines chez qui des motos d'essai sont régulièrement déposées pour nos comparatifs, notre œil avait plutôt été attiré par deux autres machines, récemment débarquées dans la gamme: le café-racer HPS 300 et la sport classic Pagani 1948 300. Il n'en fallait pas plus à Bart, patron des lieux, pour nous préparer un galop d'essai.
Ressemblances
La base technique de ces deux machines s'avère rigoureusement identique. Le bloc est un monocylindre 4-temps à refroidissement liquide et injection électronique récupéré de chez Piaggio. Il développe 24,8ch à 9.000tr/min et 22Nm disponibles à 7.000tr/min. Pas de cartographies ni de contrôle de traction, évidemment, sur ce type de machines mais bien un freinage ABS comme l'impose la norme Euro 4.
On note la présence d'une chaîne et d'une boîte six vitesses tandis que rayon suspension, les HPS et Pagani 300 sont équipées d'une fourche inversée 40mm non réglable et d'un double amortisseur hydraulique réglable en précharge. Pour freiner les attelages, on découvre un simple disque wave de 280mm à l'avant, et un simple disque 220mm à l'arrière.
Enfin, dernier point commun un peu cocasse, malgré son carénage et sa tête de fourche, la Pagani est annoncée au même poids que la HPS, soit 130 kilos à sec. Ça, c'était donc pour les principaux points communs. Voyons à présent les différences essentielles. Elles ne sont, en fait, pas nombreuses puisque même dans leurs dimensions – longueur, empattement, hauteur de selle – ces deux FB se copient au millimètre près.
En réalité, à part la taille des pneus, la présence évidente d'un carénage et d'une bulle sur la plus sportive, ainsi que de demi-guidons bracelets clip-on, il n'y a strictement rien à se mettre sous la dent.
Travail italien
Si le bloc signé Piaggio et assemblé en Chine est ensuite cédé à FB Mondial, le constructeur italien se charge bien à 100% du design de ses machines. Et cela se voit. Je suis venu avec mon collègue Stefaan de Motorrijder et, tous deux, nous nous disons que pour leurs tarifs respectifs, ces deux machines en jettent vraiment un maximum. Et encore plus la Pagani, avec son beau carénage rouge, sa double sortie d'échappement latérale, sa selle travaillée incrustée d'un logo, les motifs sur ses flancs… Une belle réalisation.
Le petit compteur LCD se commande via un commutateur latéral afin de choisir entre l'affichage de l'odomètre, du trip et du régime-moteur, en plus des infos déjà disponibles: rapport engagé, vitesse, jauge, température du liquide de refroidissement, horloge et… régime moteur, que vous pourrez donc doublement surveiller!
Si les selles proposent un design identique, il ne nous faudra pas beaucoup de kilomètres pour remarquer que les bords de celle de la HPS font davantage mal aux cuisses que celle de la Pagani. Par contre, cette dernière… chauffe de façon inexplicable! Plutôt agréable en cette journée d'automne froide et copieusement humide mais en été, ce sera certainement une autre affaire.
Ce n'est pas une surprise, la conduite se révèle globalement plus confortable sur la HPS. Mais la position typée sport de la Pagani n'a toutefois rien d'exclusif. La différence se marque, en réalité, surtout sur les manœuvres, plus aisées à exécuter sur la HPS, vu que celle-ci se laisse manier plus facilement et tourne plus court. Mais de manière générale, la grande légèreté des deux machines en font des motos très maniables et aisément accessibles.
Le guidon en main, on remarque également que le compteur n'est pas placé au même endroit sur les deux machines. Sur aucune des deux, les leviers ne sont réglables et pour les petites mains, l'écartement pourrait générer des crampes à la longue. On ne tardera pas non plus à pester contre la sortie d'échappement et la position du repose-pied droit. Impossible de placer votre bottine convenablement! Rapidement agaçant car on est obligé de tourner le talon vers l'extérieur pour placer la pointe du pied sur le repose-pied.
Enfin, pour terminer le chapitre relatif au poste de commande, on notera une rétrovision approximative, surtout haut dans les tours avec les vibrations générées par le monocylindre.
Conclusion
Avec une machine, la Pagani, affichant 800km au compteur au moment de sortir du garage pour… 8km(!) à celui de la HPS, difficile de correctement juger le bloc. D'ailleurs, impossible pour la HPS de coller au pneu arrière de la Pagani à l'accélération.
Nous constations bien, avec l'ami Stefaan, que l'un des deux moteurs – tout comme l'une des deux boîtes – n'avait pas encore eu l'occasion de se libérer. Nous avons néanmoins pu noter une allonge très longue sur les différentes vitesses et un manque de puissance et de reprise – relatif, on parle quand même de moteurs de «seulement» 300cc – sous 5.000 tours qui impliquera de jouer généreusement du sélecteur.
Le frein avant, par contre, s'est montré bien mordant, tandis que l'arrière tardait un peu à opérer, avant de rapidement déclencher l'ABS. De retour au bercail, après 2 heures sous la flotte, nous avons hésité à balancer les pseudos garde-boues au bac. Certes, eux aussi ont bénéficié du coup de crayon d'un designer italien. Mais ils «brillent» surtout par leur inefficacité. Trop petits, mal placés, ils ne vous empêcheront pas d'être totalement repeint. Même l'intérieur de la bulle et le tableau de bord y a eu droit!
Enfin, la rapidité du passage à la pompe à essence, comme en Formule 1, attirera notre attention sur la faible contenance du réservoir. Heureusement, ces machines ne devraient pas consommer plus de 3 litres aux cent kilomètres.
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Les up
– Très jolies machines
– Prix sympas
– Propositions décalées
Les down
– Réservoirs minuscules
– Position pied droit
– Fiabilité à valider
Prix de base: 4.385€
Consommation: NC
Disponibilité: immédiate