La gamme Touring de Harley-Davidson commençait à accuser un peu le poids des ans. C’est donc avec bonheur que nous avons pris la direction de San Diego, en marge de l’essai de la Low Rider S, pour découvrir la greffe technologique opérée sur les modèles CVO & Touring de l’année 2020.
Pour rappel, les modèles CVO offrent ce qu’Harley peut faire de mieux en matière de confort, de luxe et de style. En d’autres termes: des motos équipées «usine» d’accessoires qui en mettent plein les yeux, plein les oreilles… et qui, revers de la médaille, en mettent également plein l’addition. Le CVO Limited, disponible à partir de 43.300€, se distingue d’une Ultra Limited par de nouveaux matériaux pour le revêtement de selle, son dossier de selle du pilote et du passager, ainsi que de nouveaux déflecteurs d'air fumés à mi-hauteur du cadre.
Trois options de couleurs, avec différents accents et des finitions léchées, sont disponibles. Encore plus ambitieuse, la CVO Street Glide se pare de roues Fugitive en aluminium, d’une console de réservoir en deux pièces à profil bas, d’un filtre à air Heavy Breather avec deux traitements de peinture, de déflecteurs à air fumés placés à mi-hauteur du cadre et de rétroviseurs Billet montés sur le carénage. Trois options de couleurs sont également disponibles. Tarif de base de la CVO Street Glide: 40.600€.
Difficile de réellement «tester» ces options. L’envie de vous les offrir dépendra, avant tout, de vos goûts et besoins personnels ainsi que de vos… moyens financiers. Nous avons, en tout cas, pu voir quelques exemplaires et rouler à leurs guidons. Le tarif reste ce qu’il est et les amateurs devront réellement consentir à un certain effort financier. Mais il faut bien avouer que ces peintures sont absolument superbes, avec différents reflets selon l’orientation des rayons du soleil et que les autres accessoires apportent un réel plus au niveau du confort et de l’esthétique.
Watts et watts
Un phare adaptatif Daymaker LED équipe également les CVO. Celui-ci intègre des capteurs et des composants électroniques brevetés qui offrent un dispositif d’éclairage à 12 LED supplémentaires (en feux de route et de croisement) s'activant en fonction de l'inclinaison de la moto. Un anneau externe constitué de lampes LED fait fonction de feu de position. Les modèles CVO 2020 reçoivent aussi un casque sans fil Boom! Audio 30K Bluetooth conçu pour une interface sans fil avec le système d’infodivertissement Boom! Box GTS.
Le système se connecte automatiquement à un certain nombre de motards en mode public et jusqu’à 16 motards en mode privé, permet les mêmes fonctions qu’un casque filaire (téléphone mobile, navigation, audio, avec commandes vocales) et répond aux exigences du microphone Apple Car Play intégré au dispositif Boom! Box GTS. Toujours au niveau des oreilles, les tympans pourront être mis à contribution avec le Système audio Premium Boom! capable d’envoyer quelque 300 watts via un amplificateurs 4 canaux et 4 enceintes.
Enfin, on notera aussi la présence du bloc Milwaukee-Eight mais dans une version exclusive 117. Soit la cylindrée la plus importante proposée par Harley-Davidson: 1.923cc et un couple de 168 Nm. Sur un CVO, vous aurez donc tout le loisir d’envoyer doublement les watts. Ceux de la Boom!, poussés au max, auront largement de quoi réveiller tout le quartier et vous faire passer pour le dernier des innocents. Ceux du MW8 sont, par contre, plus intéressants même si, concrètement, on ne peut pas dire que la différence de puissance soit réellement perceptible ni même nécessaire sur des bécanes de tourisme.
Remise à niveau
Mais ce n’est pas tout. L’écart de prix avec les modèles standard se justifie surtout parce que ces CVO 2020 reçoivent également un upgrade technologique. Et là, ça devient vraiment intéressant. On commence en douceur par le Service H-D Connect, également de série sur les Touring 2020, permettant aux motards de rester connectés à leur moto via leur Smartphone en utilisant la dernière version de l’application mobile Harley-Davidson.
Au programme: l’affichage d’informations clés sur l’état de la machine, des alertes d’altération et un service de recherche du véhicule volé, ainsi que des notifications et rappels de services. Un abonnement gratuit la première année à l’achat de la moto, et payant à partir de la deuxième année.
Ensuite, les CVO et les Touring Special et Limited 2020 reçoivent également de série le RDRS: des systèmes de sécurité du pilotage Reflex, soit un ensemble de technologies conçu pour adapter les performances de la moto à la traction disponible lors des accélérations, des décélérations et des freinages.
Sous ce nom un peu barbare de RDRS, on retrouve donc les fonctionnalités suivantes: un système de freinage ABS amélioré en virage (C-ABS, prend en compte l'angle d'inclinaison de la moto, ou l’accélération latérale), un système de contrôle de traction amélioré en virage (C-TCS, empêche la roue arrière de patiner excessivement lors de l'accélération en ligne droite ou en virage), un système de contrôle du couple résiduel (DSCS, réduit le patinage excessif de la roue arrière lors de la décélération) et un système de contrôle du couple résiduel en virage (C-DSCS), le contrôle de maintien du véhicule (VHC, empêche la moto de rouler lorsqu’elle est à l’arrêt) et enfin, un peu plus simple, un système de surveillance de la pression des pneus (TPMS, affichage de la pression des deux pneus avec indicateur d’alerte).
Toutes ces fonctionnalités améliorent l’expérience de conduite et participent à une sécurité renforcée. Mais l’avancée la plus importante provient certainement du dernier atout du RDRS: le C-ELB, un système de freinage électronique interconnecté amélioré en virage. Ayant récemment avalé près de 3.000km en 8 jours aux guidons de modèles Touring 2019 (voir Moto 80 n°826), je peux vous dire que je n’ai pas eu besoin de 10 virages pour sentir tout l’apport de ce C-ELB.
Cette fonctionnalité applique un effort de freinage sur les deux roues lorsque le pilote utilise le levier de frein (avant) ou la pédale de frein (arrière). Résultat: un freinage plus performant mais, surtout, plus équilibré et une Harley-Davidson qui maintient nettement mieux sa trajectoire en courbe. Un réel plus.
Et bardaf…
Enfin, je me faisais un plaisir de découvrir le trike Tri Glide, la solution trois roues de Harley-Davidson. J’ai souvent entendu dire du Tri Glide qu’il s’agit d’une machine relativement compliquée à conduire. Un peu comme un side-car. J’avais donc envie de me forger ma propre opinion, voyant dans le Tri Glide une machine intéressante pour les voyages en duo. Las, je fus de nouveau de la revue, un confrère indien ayant préféré enrouler le seul Tri Glide d’essai autour d’un arbre, en bord de ravin. La veille de notre roulage! Le bougre en fut quitte pour une (très grosse) frayeur mais le trike, complètement plié – la version CVO à 54.500€ en plus, tant qu’à faire autant démolir la HD la plus chère de toute la gamme… – n’a pu être retapé à temps pour notre journée d’essai de la gamme Touring, dernière vague de cette présentation à San Diego. Pour une prochaine fois, sans doute.
Je suis donc seulement, et bien malgré moi, en mesure de vous dire que pour la première fois, un Tri Glide arbore le badge «CVO» (Custom Vehicle Operations). Au rayon des caractéristiques exclusives qui équipent ce CVO Tri Glide, on retrouve des roues en aluminium Tomahawk Contrast Cut, divers accessoires de la collection Kahuna (poignées chauffantes, pegs, marchepieds pilote et passager et embouts de silencieux), un éclairage LED Daymaker (antibrouillard, feux arrière/stop et clignotants), un carénage peint de couleur assortie, le pare-brise à profil bas, le garde-boue avant coupé pour exposer davantage la roue avant custom, le coffre à verrouillage électrique avec éclairage intérieur, les selles pilote et passager chauffantes, l’insert et filtre à air Ventilator, les commandes manuelles éclairées, l’entourage de Tour-Pak éclairé, le porte-bagages Tour-Pak, les bagages sur mesure et organisateur de coffre CVO ainsi que la radio CB.