Que de chemin parcouru par Mash en quelques années! Débutant avec une seule cylindrée, une petite 125cc néo-rétro, la «Seventy», la marque fondée par la SIMA couvre, moins de dix ans plus tard, une gamme courant de 50cc à 650cc et comptant une impressionnante variété de modèles. Euro 5 oblige, le millésime 2021 apporte son lot d’évolutions!
Texte Bruno Wouters – Photos Mariska Grob & Pien Meppelink / Motomondo
Mais tout d’abord, un peu d’histoire, avec celle de la SIMA fondée en 1976 par Marcel Seurat, une institution dans le monde de la moto française. La SIMA importera des marques parmi les plus prestigieuses telles que Ossa, Benelli, MV Agusta ou encore Ducati. Après la mort de Marcel, en 2004, la famille Seurat appelle à la rescousse Frédéric Fourgeaud, riche de son expérience de pilote de compétition et de concessionnaire multimarques dans le nord de la France. La moto, lui aussi, il connaît! La SIMA continue son rôle d’importateur avec un portefeuille incluant aujourd’hui Royal Enfield, Moto Morini, Hyosung, Fantic et les quads Access. L’importation ne tenant pas spécialement d’un long fleuve tranquille, Fourgeaud découvre, lors d’un voyage en Chine, de sympathiques petites machines produites chez Qingqi, lié à Suzuki. L’aventure commence avec une 125cc, la Seventy. Cette nouvelle marque portera le nom Mash, un hommage au film et à la série éponymes qui firent souffler un vent de liberté et d’impertinence bienvenus au début des années septante. 2014 voit la gamme grimper en cylindrée avec les 250cc et 400cc qui sont déclinées en diverses variantes. Évolution logique, Mash nous présente en 2019 son «big thumper», la Dirt 650. Ce moteur de 650cc, développé en partenariat avec Shineray, puise ses origines sur la Honda Dominator, un bloc issu lui-même des mythiques XR et XLR 600.
France-Chine et retour
Relooké avec un ailetage rond plus «vintage» de son cylindre, il abandonne le kick-starter mais gagne l’indispensable injection électronique pour répondre aux normes antipollution de plus en plus exigeantes. Petit constructeur, Mash fonctionne assez différemment des géants. Prenons pour exemple la gestation de la dernière née, la X-Ride 650. Juillet 2016, le moteur est choisi: ce sera le monocylindre 650 prévu pour la Dirt. Octobre 2017, un prototype de développement prend forme dans les ateliers de la SIMA, basé sur le châssis de l’éphémère Adventure 400. Un proto de présentation est dévoilé au salon de Lyon en mars 2018, histoire de mesurer la réaction du public. Face à l'enthousiasme soulevé, le prototype part pour la Chine. La machine est alors développée en 3D pour une production industrielle. Novembre 2019, le premier prototype d’usine repart en sens inverse vers la France pour y être testé, torturé et disséqué par l’équipe de la SIMA, avec un travail parallèle en Chine, avant de faire ses débuts officiels au salon de Bruxelles en janvier 2020, en première mondiale. Le succès de la marque se lit dans les chiffres: de 1.200 machines produites la première année, nous en sommes décembre 2020 à un total d’environ 50.000 machines vendues, et les attentes pour 2021 s’établissent à 10.000 unités.
Euro 5
Les nouveautés de la gamme «Euro 5» couvrent à peu près tous les créneaux. Nous évoquerons pour info la présence de deux «tasses» (entendez des cyclomoteurs 50cc), le Fifty 50 à la sympathique petite gueule néo-rétro et le flatteur X-Ride 50, tous deux bénéficiant d’une injection d’essence. En 125, l’inamovible Seventy, présente depuis les débuts de Mash, fait de la résistance, tandis que la Black Seven abandonne son bloc refroidi par air pour un nouvel ensemble refroidi par eau développant 15ch (11,6ch pour la Seventy), élaboré avec l’appui de Hyosung. Comme un bonheur ne vient jamais seul, cette Black Seven 125 LC hérite d’un nouveau tableau de bord et troque le freinage combiné pour l’ABS. Si la Seventy s’échange contre 2.799€, la Black Seven LC réclame un effort supplémentaire de 1.000€. Et, pour info, quand sa livrée abandonne le noir en faveur d’un très britannique vert, appelez-là British Seven! Nouveauté encore pour 2021, la X-Ride se décline aussi en 125cc. Reprenant le look de sa grande sœur 650, elle hérite du nouveau bloc liquide de la Black Seven et de l’ABS. Son prix? 3.999€. Toutes ces machines 125cc sont équipées de phares à LEDs.
En 250cc, la Two Fifty reprend le style réussi de la Seventy. Son look dépouillé ne manque pas de charme, son gabarit contenu non plus. Et son prix, 3.999€, soit celui de la X-Ride 125, ne la rend que plus attractive! La Five Hundred, dont la cylindrée se contente toujours de 400cc, évolue dans les détails, avec bien sûr l’apport d’un phare à LEDs, un peu incongru sur cette machine au look on ne peut plus classique dont le prix s’établit à 4.299€. La grosse cylindrée, apparue en 2019 avec la Dirt Track, défriche de nouveaux horizons avec la X-Ride distribuée depuis l’an passé. Pour 2021, la X-Ride se plie donc aux contraintes Euro 5 et la livrée blanche, reconduite, est accompagnée d’une livrée… noire! Le prix de cette version estampillée Euro 5 est fixé à 5.999€.
Six Hundred Classic
La sympathique équipe de Moto Mondo, importateur pour la Belgique de Mash et qui pourvoit aussi notre plat pays en MV Agusta, Royal Enfield, Hyosung et Rieju, a eu l’excellente initiative de nous inviter à une brève prise en main de ces nouveautés, une opportunité bienvenue en ces temps de Covid continuant à mettre à mal nos attentes de présentations lointaines et ensoleillées dont nous sommes privés depuis plus d’un an. Nous espérions aussi nous mettre au guidon de la toute dernière-née, la Six Hundred 650 Classic, une très belle machine dans la veine de la Four Hundred. Hélas, trois fois hélas, ce premier prototype de présérie n’est pas encore passé entre les mains des experts de la SIMA, pas question donc de prendre une machine qui pourrait injustement prêter le flanc à la critique par manque de préparation.
(…) Découvrez la suite de ce sujet consacré à la nouvelle gamme Mash dans le Moto 80 #848, disponible en librairie!