Comparo: envoûtante Superveloce, radicale Racer

Essais Motos Moto80
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Nous n’avions pas encore eu l’occasion de vous parler de la nouvelle MV Agusta qui fait tourner bien des têtes: la Superveloce 800. Avec cet essai hivernal, comblons ce petit retard. Et histoire de lui adjoindre une compagne de route tout en bénéficiant d’une référence, nous avons pris avec nous le seul autre café-racer néo-rétro: la BMW R nine-T Racer.

Texte Bernard Dorsmiont & Laurent Cortvrindt – Photos Jonathan Godin

Il est des marques prestigieuses dont le seul nom fait rêver et évoque des tranches entières de l’histoire motocycliste. MV Agusta fait partie de ceux-là. Historiquement propriété du clan Castiglione, la «Meccanica Verghera», dont l’usine a gardé son emplacement intact sur les bords du lac de Varèse, est cependant passée depuis l’année dernière entièrement dans les mains d’une famille d’investisseurs russes: les Sardarov. Le modèle Superveloce dévoilé en novembre 2018 au salon de Milan doit cependant toujours ses lignes à Adrian Morton qui officia pendant 16 ans en tant que chef du design de la marque. Primée comme la plus belle machine du salon, cette dernière création remporta dans la foulée le prestigieux concours «Concept Bike» de la villa d’Este et fut, ensuite, produite dans une série «Oro» limitée à seulement 300 exemplaires. Qui trouvèrent d’ailleurs rapidement preneurs. L’histoire aurait pu s’arrêter là mais lors du salon Eicma 2019, MV dévoila une version de série au look très proche et vendue sensiblement moins cher. C’est cette moto que nous prenons aujourd’hui en main.

Plus conventionnelle

Par rapport à la série Oro initiale, cette Superveloce plus conventionnelle se contente d’éléments de carénage en plastique plutôt qu’en fibre de carbone, ce qui alourdit l’ensemble de 1,5kg et porte le total, à sec, à 173kg. La Superveloce 800 se voit également équipée des jantes à six branches de la F3 en lieu et place des roues à fins rayons de style rétro de l’Oro. Le bras oscillant a troqué sa couleur bronze pour une teinte noire et l’échappement revient à la classique ligne 3-1-3, également déjà présente sur la F3. Le coloris de la selle a aussi changé, passant du rouge au noir, tandis que la puissance demeure identique, avec 148ch disponibles à 13.000tr/min pour un couple maximal de 88Nm à 10.600tr/min. Le trois-cylindres 12 soupapes est pourvu d’un vilebrequin contrarotatif et ne respecte que les anciennes normes Euro 4. S’il n’évolue pas sur le plan mécanique, il reçoit cependant une boîte à air modifiée alors que son boîtier électronique a été reprogrammé pour une meilleure réponse dans les mi-régimes. La transmission finale est également plus longue avec une couronne arrière qui compte quatre dents de moins. En option, il existe un échappement spécial permettant de gagner 250tr/min sur le régime maximal. Avec deux sorties sur le côté droit et une sur le côté gauche, celui-ci permet de faire grimper la puissance du moteur à 153ch. Les différents modes de conduite sont au nombre de quatre: Rain, Sport et Race, plus un mode Custom paramétrable à souhait en fonction des envies de chaque conducteur. Le contrôle de traction se règle sur huit niveaux et peut aussi se voir désengagé. Un shifter bi-directionnel est également monté de série ainsi que, plus inhabituel, un régulateur de vitesse. L’éclairage fait confiance à la technologie LED et le tableau de bord prend la forme d’un écran TFT couleurs de cinq pouces emprunté à la Brutale 1000. Conçu pour un couplage Smartphone via Bluetooth, il avance de nombreuses fonctions et même la possibilité de réglages à distances via l’application MV Ride App. Le cadre est emprunté à la F3 mais s’il conserve la même partie centrale et des platines latérales identiques, il se voit modifié dans ses extrémités avant et arrière de façon à proposer une position de conduite plus confortable et moins typée circuit. La fourche de 43mm est signée Marzocchi tandis que l’amortisseur arrière venant de chez Sachs a été spécialement développé pour ce modèle. Le freinage est assuré par du matériel Brembo avec un ABS Bosch 9+ équipé du mode course et d’un maître-cylindre radial Nissin. Enfin, la Superveloce est montée en Pirelli Diablo Corsa II.

Ligne à couper le souffle

Toutes ces considérations techniques sont, certes, intéressantes mais la ligne de la Superveloce fait, bien entendu, toute sa particularité. Ornée des couleurs mythiques de la marque avec lesquelles Agostini glana de si nombreux titres, cette MV est un subtil mélange entre passé et modernité avec une épure de ligne que seules les marques italiennes sont capables de dessiner.

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