Essai Suzuki Hayabusa: la reine de l’autoroute

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Depuis son apparition, la Suzuki Hayabusa a pour objectif d'être «la moto de production la plus rapide au monde». C’était le cas en 1999, tout comme après la première sérieuse mise à jour en 2008. Mais signe des temps, Suzuki présente aujourd’hui une 3e génération moins puissante. À travers un aller-retour Belgique-Allemagne, nous avons essayé de répondre à une question: cette Hayabusa a-t-elle encore sa place sur le marché en 2021?

Texte Andy Van der Wal – Photos Andrew Walkinshaw

Je dois l’avouer: mon cœur bat quand même assez vite quand je m’apprête à monter sur l’A2, au nord-est de Liège, du côté allemand de la frontière. La simple idée de se dire que l’on va bientôt titiller les 300km/h, ça fait quand même quelque chose. Surtout qu’avec cette crise sanitaire, voici quand même quelques mois que je n’ai plus vu un compteur dépasser les 200. Et puis, il y a ce sac à dos que j’ai choisi d’emporter ce matin et qui va ruiner le travail et les dizaines de millions de yens dépensés par les aérodynamiciens de Suzuki. Pour l’instant, c’est surtout son contenu qui m’inquiète. Mais ce ne sera de toute façon pas la première fois que le contenu d’un de mes sacs à dos se retrouve éparpillé sur la berme centrale d’une autoroute allemande. J’attends quelques instants, histoire de pouvoir bénéficier d’une portion d’autoroute non limitée et, surtout, sans camions, avant d’enclencher la première. C’est parti. Plus question de faire marche arrière: dans moins de 20 secondes, je serai à 300km/h.

Autobahn

Au vu du déferlement actuel de puissance du côté des sportives, voire des roadsters, le concept même de l’Hayabusa pourrait presque sembler dépassé. Mais dès que vous commencez à ouvrir les gaz pour laisser parler le 4-en-ligne de 1.340cc, soyez de préférence déjà bien calé dans la bulle. L’aiguille du compte-tours s’emballe directement, celle du compteur de vitesse grimpant quasiment aussi vite. Le nez plongé entre les deux cadrans analogiques, j’en profite pour me dire que Suzuki a vraiment eu raison de ne pas se laisser emporter par cette mode des écrans TFT. Ici, l'équipement se limite à un petit affichage central. Des compteurs analogiques classiques, c’est à la fois agréable et efficace. En 2,5 secondes, je franchis la barre des 100km/h. Allo Houston? Après 10 secondes, le compteur affiche déjà 240. J’essaye de peaufiner la coordination entre le regard et le pied gauche pour enquiller les rapports au moment idéal et exploiter toute la puissance de cette Hayabusa. À 275, je passe la 6. Sur la bande de droite, les camions défilent à toute allure. Au guidon, je ressens bien ce combat face à la pression de l’air, qui augmente de manière exponentielle. En moins d’une demi-minute, le compteur s’est bloqué sur 299 et je file à 80 mètres par seconde avec l’horizon au milieu du viseur. Je vous entends déjà: c’est sympa, mais avec ma Panigale V4, qui fait 20ch et près de 100kg de moins, je peux en faire autant… C’est vrai, mais l’expérience s'avère quand même totalement différente. Si la vitesse de pointe n’est jamais que le petit bonus sur les supersportives, c’est la raison d’être de l’Hayabusa.

(…)

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