Triumph revoit la copie de son fer de lance sportif et propose une Speed Triple plus rapide que jamais. Cylindrée et puissance effectuent un bond en avant alors que, simultanément, cette 1200 RS voit son poids partir à la baisse. Le message est clair: le roadster anglais entend rappeler à tous qu’il faut toujours compter avec lui.
Texte Bernard Dorsmiont – Photos Triumph
Le trois cylindres qui anime la Speed Triple RS voit sa cylindrée passer à 1.160cc et gagner pas moins de 30ch en bondissant de 150 à 180 pur-sang, soit de quoi repositionner ce roadster pas loin des machines les plus puissantes de la catégorie. L’augmentation du couple va de pair et grâce à un travail sur l’inertie, le régime maximal grimpe de 650tr/min. Admission d’air et échappement ont été modifiés, et je me dois même de préciser que l’ensemble des pièces moteur ont été repensées pour, à la fois, accroître les performances et réduire les masses en mouvement. Désormais plus compact, le bloc, à lui seul, perd 7kg. Et le poids de l’ensemble affiche à présent 198kg en ordre de marche, soit dix de moins que l’ancienne version. Au total, le constructeur annonce un rapport poids/puissance en hausse de 25% par rapport à la génération précédente. Embrayage plus léger et nouvelle boîte de vitesses dont les rapports de première et de deuxième ont été raccourcis font également partie des modifications. Le châssis évolue, lui aussi, et Triumph a particulièrement travaillé sur l’équilibre des masses. Le cadre en aluminium s'avère 17% plus léger et privilégie une répartition du poids plus en avant et plus bas. En ce qui concerne les composants, le matériel s'avère de qualité puisque les suspensions viennent de chez Öhlins et se montrent entièrement réglables. Les freins sont signés Brembo Stylema et pour les pneus, on retrouve les excellents Racetec RR de chez Metzeler. En option, il est même possible de choisir les Pirelli SC2 pour un usage piste. Enfin, question esthétique, le phare et le feu arrière voient leur dessin modifié et présentent une nouvelle signature lumineuse.
Électronique aboutie
En m’installant aux commandes, je constate que le guidon, désormais plus large de 13mm, permet de bien dominer ma machine. La selle a été redessinée pour plus de confort et sa hauteur culminant à 830mm reste raisonnable. Devant moi, un tout nouvel écran TFT de cinq pouces s’anime après une pression sur l’interrupteur du commodo droit. Pas besoin de clé puisqu’il s’agit d’un système keyless. Cet écran antireflets se veut personnalisable grâce à deux thèmes différents qui modifient la palette de couleurs. Par rapport à l’ancien modèle, la configuration de l'affiche est nouvelle et les informations principales – vitesse, tours-minutes et rapport engagé – glissent vers la gauche. Elles restent toutefois visibles lorsque l’on appelle un menu supplémentaire. Tout se manie à main gauche via un joystick placé sous l’inverseur des clignoteurs. Au premier emploi, il faut trouver son chemin au travers des différents menus. Et même si l’on s’y fait à la longue, ce n’est pas toujours évident. D’autant que l’écran, en lui-même, ne se montre pas gigantesque et que les lignes d’informations s'avèrent parfois nombreuses et affichées en caractères relativement petits. Par contre, c'est extrêmement complet. Un système de connectivité installé de série permet à l’utilisateur, grâce à l’application gratuite My Triumph, d’accéder à la navigation, au contrôle d’une caméra Go Pro, du téléphone et de la musique. Cinq modes de conduites sont disponibles: Rain (qui limite la puissance à 100ch), Road, Sport, Track et Rider, ce dernier permettant de vous concocter un réglage personnalisé. Chaque mode définit le comportement en fonction de l’utilisation prévue grâce au système d’accélérateur «ride by wire». La réponse à l’ouverture des gaz, l’antipatinage et l’ABS sont ainsi ajustés selon le mode de conduite sélectionné. Comment? Grâce à une centrale IMU qui analyse en permanence la position de la moto et permet ainsi de calibrer le contrôle de traction et l’ABS en fonction de l’angle de la machine.
Balade dans les Pyrénées
Triumph a eu l’excellente idée d'utiliser la ville de Pau, dans le sud de la France, comme camp de base pour cet essai. Les Pyrénées sont toutes proches et nous partons en direction du col de l’Aubisque, dont le sommet se situe à 1.700 mètres d’altitude. Les premiers kilomètres pour sortir de la ville montrent immédiatement le côté maniable de la Speed: elle se faufile avec aisance dans la circulation. (…)
Pour découvrir la suite de cet essai de la nouvelle Triumph Speed Triple 1200 RS, rendez-vous dans le nouveau Moto 80 #846, disponible dans toutes les bonnes librairies.