Peugeot recompose le passé en commercialisant le Django, sorte de version contemporaine de son emblématique S 57. Avec ce scooter urbain, à la plastique enjôleuse, la marque française démontre qu’il faut encore compter sur elle. Et c’est tant mieux!
La mode est au rétro. Fringues, bagnoles, gastronomie, tout y passe et cela se vend! Bien, même très bien! Le passé modernisé a de beaux jours devant lui. Concernant le scooter, le marché du rétro connaît un essor considérable, même si Vespa en a fait son cheval de bataille depuis toujours. Japonais, Taïwanais, Chinois, Coréens, Indiens, pas un constructeur n’échappe à la règle. A titre d’exemple, en Italie, marché de référence s’il en est, il représente 34% des ventes. Excusez du peu! Autre donne importante qui explique notamment le choix de Peugeot de s’y investir – à raison –, deux tiers des scooters «à la fibre nostalgique» présents sur le Vieux Continent disposent d’une cylindrée de 125 à 300cc. Et dans ce domaine, l’expertise du lion ne fait pas défaut.
En veux-tu en voilà
Esthétiquement, le Django est une réussite. Son style tout en rondeur, statutaire et branché, n’a pas manqué d’attirer le regard du chaland tout au long de notre essai parisien. Si la coque utilise du plastique, à l’inverse d’une Vespa qui préfère le métal, la finition ne souffre absolument pas la critique, les ajustements étant parfaitement réalisés. Histoire de le rendre encore plus attrayant, le concept «Django_ID» propose un programme de personnalisation «à la Fiat 500», avec pas moins de 110.000 combinaisons possibles. En chiffres, cela se traduit, notamment, par 163 combinaisons de coloris (monocolores ou bicolores), trois types de rétroviseurs, sept finitions de selles, deux finitions de joncs de carrosserie, de nombreux accessoires tels tabliers, mâchons, coffres, etc. De quoi trouver son bonheur, même pour les plus difficiles… Chez nous, le Django sera disponible en quatre niveaux de finition: Evasion (entrée de gamme), Sport, Allure et Heritage (haut de gamme). A noter que le modèle de base Evasion ne reçoit ni la très belle signature lumineuse en V présente sur la face avant ni le freinage couplé. Dommage!
Aspects pratiques
Beau, ludique et aussi pratique le Django? Il ne réinvente pas la roue mais offre des aspects pratiques bien pensés comme un plancher plat et un crochet accroche-sac rétractable. On retrouve aussi dans le tablier, du côté droit, une boîte à gants aménagée pour les menus objets, dotée d’une prise 12V et, du côté gauche, la trappe à essence, qui reçoit un support de bouchon. Dommage que leur ouverture ne se commande pas depuis la clé de contact, qui donne accès au coffre sous la selle. Celui-ci accueille aisément un casque jet à écran et une combi pluie. L’instrumentation se veut complète et très élégante avec température ambiante, jauge d’essence, heure, témoin de réserve, trip partiel, etc. Rien ne manque à l’appel. On refermera ce chapitre en précisant que le Django se dote également de warnings, d’une béquille centrale et latérale ainsi que d’un kick de secours.
Et la mécanique?
Le Django s’époumone grâce à un mono 125cc de 10,2ch refroidi par air, acheté chez le Taïwanais Sym. Ce n’est pas un groupe motopropulseur dernier cri mais il ne démérite pas pour autant: sonorité pas trop criarde, peu de vibrations, généreux en accélération, surtout au démarrage, volontaire dans les relances et relativement frugal avec une conso annoncée à 3l/100km (à vérifier dans un prochain comparatif). Le réservoir contenant 8,2l, l’autonomie se veut suffisante pour rouler serein. Bref, une mécanique qui permet de sortir du trafic sans coup férir et de croiser sur les grands axes sans trop de difficulté, le Django affichant une vitesse de pointe réelle d’un bon 100km/h. Pour ralentir l’engin ou l’arrêter, le Peugeot se passe de l’ABS et propose le freinage couplé sur les trois dernières versions de la gamme. Son feeling est excellent, sa puissance largement suffisante et donc, dans la plupart des situations, une simple pression sur le levier gauche suffira. Le frein avant, quant à lui, remplit le contrat.
En dynamique
Malgré un empattement généreux de 1.350mm, le Django offre une prise en main directe et une maniabilité étonnante. Son centre de gravité bas et ses roues de 12 pouces n’y sont certainement pas étrangers, facilitant également les manœuvres. Méfiance par contre à l’égard de la monte pneumatique d’origine Cheng Shin. Ses flancs blancs sont du plus bel effet mais la gomme mériterait d’offrir un meilleur grip. La direction est précise mais peut apparaître, aux yeux de certains, un peu lourde sur la mise en angle. Proportions généreuses obligent, le Django vous accueille dans un excellent confort, grands gabarits compris. Ces derniers n’auront pas le guidon qui bute contre les cuisses en braquant à fond et ne toucheront pas le tablier. Toutefois, la hauteur de selle de 770mm conviendra davantage aux tailles moyennes.
La position de conduite se révèle naturelle et absolument pas fatigante. Dommage que l’assise de la selle ne soit pas davantage marquée et que le confort ne soit pas plus «franco-français», comprenez plus moelleux. Rien de bien méchant néanmoins d’autant plus que le travail de l’amortisseur arrière ne souffre aucunement la critique. Au contraire! Aux oubliettes les coups de raquette. Dans Paris, jamais notre Django nous a mis à mal. Et en duo? C’est tout simplement Byzance. Si le Django se faufile avec une certaine facilité dans la faune urbaine malgré une hauteur de rétroviseur trop importante, il faudra faire attention lorsque l’on monte ou descend les trottoirs les plus hauts, sa garde au sol étant assez limitée.
Conclusion
Au vu des qualités de roulage et d’esthétisme du nouveau-né, Peugeot devrait connaître fort logiquement le succès. D’autant plus que son tarif coquet mais contenu comparé à celui de l’incontournable Vespa le positionne idéalement sur le marché du néo-rétro. Bref, un produit qui mérite que l’on s’y intéresse!
Un essai signé Arnaud Dellicour et publié dans le Moto 80 n°768 de novembre 2014.