SYM GTS 125i Evo CBS, dans le bon sens.

Essais Scooters Philippe Bonamis
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On connaissait le SYM 125 GTS, le scooter GT urbain du constructeur taïwanais. Après avoir reçu une nouvelle face avant plus agressive, ce qui lui a valu l'appellation Evo, ce GTS se dote de l'injection et d'un freinage combiné.

Pas facile, à l'œil nu, de distinguer un GTS 125 Evo premier du nom de la dernière évolution en date, alimentée par injection électronique. Seul un discret logo «125i» signale que le bon vieux carbu est passé à la trappe. Pour le reste, c'est chou vert et vert chou et l'on ne s'en plaindra pas car avec sa face avant anguleuse, à la double optique de phare surmontée de feux de jour à DEL (comme chez Audi!), ce scooter reste agréable à contempler.

 

Rien ne manque

Avant de nous jeter dans le trafic bruxellois, une revue de détail s'impose. Un scoot, ça doit être facile à vivre au quotidien. C'est assurément la cas de ce GTS 125i Evo qui dispose, pêle-mêle, de béquilles bien conçues, de rétros idem, d'un coffre sous selle éclairé et très logeable (même s'il n'est pas le plus vaste de la catégorie), d'un tableau de bord complet avec horloge et totaliseur partiel, d'un vide-poche et d'une vaste boîte à gants fermant à clé au tablier, ainsi que de feux de détresse (dont on aimerait trouver la commande au pouce gauche, en lieu et place du bouton d'ouverture de selle). On apprécie aussi le coupe-contact général planqué dans le coffre et le volet anti-effraction au contacteur, chargé de compliquer la vie des voleurs. Bien, mais on aurait aussi aimé un ancrage pour antivol mécanique, comme sur le X-Max ou les Vespa. Au chapitre des regrets, le bouchon de réservoir sur le côté gauche du tunnel central, souffre d'un orifice qui refoule facilement lors du passage à la pompe et cette disposition devient franchement peu pratique si on équipe son scoot d'un tablier, incontournable pour les navetteurs. Et pourquoi avoir conservé un interrupteur d'éclairage au commodo droit? C'est le meilleur moyen d'oublier d'allumer ses phares…

 

Volontaire mais un poil timide…

Le premier contact avec ce SYM est on ne peut plus aisé: selle culminant à une altitude raisonnable, position de conduite agréable (possibilité d'allonger confortablement les jambes) même si certains, dont nous sommes, trouvent le guidon un poil haut. Mais là on chipote… Globalement, on est donc très bien installé, surtout que la bulle fournira une protection honorable à la majorité des utilisateurs. Voyons maintenant ce que scooter a dans le sac… Sans être ébouriffantes, les accélérations du petit mono 4T injection sont très suffisantes en ville, et surtout très linéaires, sans trou aucun, même sur les premiers mètres. Certes, des scoots plus légers se montent plus vifs au démarrage, mais, dans l'ensemble, les perfs de ce 125i Evo ne souffrent pas la critique. Les choses se corsent  sur voie rapide où il est assez difficile de dépasser les 110km/h (et encore, au compteur), ce qui est un poil juste pour affronter sereinement la circulation du Ring de Bruxelles, par exemple. Signalons au passage qu’à cette vitesse, l'aiguille du compte-tours est franchement dans la zone rouge, qui débute à 9.000tr/min. Voilà qui laisse perplexe, surtout qu'en descente le moteur accepte de grimper à 10.000tr/min sans rechigner, avant l'intervention du rupteur… Alors, de deux choses l'une: soit le compte-tours raconte n'importe quoi et il gagnerait à être remplacé par une médaille de Saint-Christophe, soit la démultiplication finale est trop courte, ce qui, à terme, risque d'être préjudiciable à la longévité mécanique. Nous penchons pour la première solution…

En dehors de son manque de vitesse de pointe, ce SYM se distingue encore par son niveau de vibration très faible, sa consommation acceptable (un petit peu moins de 4l/100 km lors de notre essai ville/route/autoroute). Rien à redire non plus à propos de la tenue de route avec un compromis stabilité/maniabilité pertinent et un comportement en virage rassurant, malgré la présence de pneus Maxxis, sans reproche sur le sec, mais qui ne nous inspirent pas trop sur le mouillé. A remplacer au premier entretien par des «gommards» de qualité. Rien à redire non plus au plan freinage: le freinage combiné propose des réactions très naturelles, tandis que puissance et progressivité sont au rendez-vous. Que demander de plus? Peut-être l'ABS, mais, à ce niveau de prix, c'est sans doute se montrer trop exigeant…

 

Ce SYM GTS 125i Evo apparaît comme un choix tout à fait recommandable pour celles et ceux qui circulent essentiellement en ville et ne s'aventurent qu'occasionnellement en dehors, où le manque d'allonge de la mécanique rend ce scoot moins à l'aise que certains de ses rivaux plus puissant. Pour le reste, le style y est, la qualité de construction aussi (malgré des autocollants qui se faisaient la malle sur notre machine d'essai!) et l'ensemble s'avère aussi agréable qu'homogène tout en étant vendu à un tarif très correct.