Vespa GTS 300 ABS/ASR – Dolce Modernita

Essais Scooters Laurent Blairon
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Après les Primavera et Sprint, la nouvelle GTS 300 ABS/ASR se veut la Vespa la plus aboutie de l’histoire de la marque. La plus ancienne, aussi. Pourtant, le poids des ans n’enlève rien au charme, au contraire, la GTS revient plus sexy et moderne que jamais. 

Sans doute le plus beau des maxiscooters de plus de 125cc – en toute objectivité –, la Vespa GTS ne vieillit pas. Cette valeur sûre, toujours très bien placée (top 3, 5) dans les statistiques d’immatriculations, pullule sur nos routes depuis onze ans, un âge auquel rares sont les modèles asiatiques à toujours attirer le regard alors que la GTS n’arrête pas de faire se tourner les têtes et susciter le désir des jeunes comme des plus âgés. Rien de plus vivifiant que de s’offrir une Vespa GTS pour ses 50 ou 60 ans. A 20 ou 30 ans, on se sent plus beau et fashion que jamais à son guidon. La GTS ou la matérialisation du sex appeal sur deux roues. Mais elle est plus que cela, notamment un outil très efficace pour assurer ses déplacements quotidiens.

Gabarit idéal

Pour cette évolution 2014, les ingénieurs n’ont pas touché aux proportions imposantes de la GTS, donc à la coque autoporteuse en acier. Une volonté, car de l’avis même des responsables, ce modèle jouirait du gabarit idéal pour une Vespa dédiée au Grand Tourisme, invitant à sortir des villes, élargir ses balades, voire partir en vacances. L’appellation GTS apparaît en 2005 en même temps que l’adoption du moteur Quasar 250i.e. Il évolue encore en 2008 avec la passage à 300 (en fait, 278cc). C’est ce même moteur que l’on retrouve sur cette évolution 2014.

Techniquement, le progrès concerne en fait l’intégration de nouvelles technologies (déjà en fonction sur d’autres modèles Piaggio). Cela débute avec un contrôle de traction (ASR), un dispositif rendant le patinage de roue arrière impossible, un plus pour votre sécurité, que ce soit à la remise des gaz sur une zone mouillée ou en démarrant au feu vert, la roue posée sur une bande blanche. Ensuite la GTS adopte un nouvel ABS à deux canaux (donc sur les deux roues mais avec action non combinée, le levier droit actionne l’étrier avant, le levier gauche gérant l’étirer arrière). Enfin, la Vespa adopte la Vespa Multimedia Platform, un socle et une connexion Bluetooth entre l’unité centrale et votre Smartphone. Ce dernier devient un tableau de bord plus complet mais surtout un GPS. Accessoirement, vous pouvez accéder au manuel du propriétaire ce qui, en cas de pépin, peut aider à localiser, voire résoudre, une petite panne. Pour alimenter votre téléphone, une prise USB apparaît dans le vide-poche.

Pour le reste, les évolutions esthétiques sont minimes. On distingue à peine la nouvelle grille de klaxon, un peu mieux les phares à diodes (diurnes). Par contre, l’instrumentation digitale/analogique est inédite et réussie.

Bomba

C’est donc avec plaisir que l’on retrouve la pêche de ce petit monocylindre, une véritable bomba tant il démarre et reprend (à basse vitesse) avec vivacité. Assis très naturellement (tous les gabarits s’y plaisent), et bien posé sur ses pneus Michelin City Grip, on adopte vite un rythme très actif et efficace, en tout cas jusqu’à un certain niveau. De toute façon, Vespa ne prétend pas posséder le scooter le plus rigoureux, ce que l’on expérimente vite en attaquant une courbe à 130 compteur. Là, les roues de 12’’ ne peuvent garantir des trajectoires parfaites… en particulier sur revêtement abîmé. A rythme plus normal, les suspensions garantissent par contre un moelleux très appréciable. A ce sujet, la fourche adopte une nouvelle fixation de l’amortisseur, censé privilégier la qualité du train avant. En résumé, avec ce moteur plein de santé, une assise des plus agréables et un gabarit encore très facile en ville, on fend le trafic comme un voleur. Et envisager un voyage en Vespa GTS 300 n’a rien d’une idée farfelue.

Facile d’être élogieux avec la GTS 300 ABS/ASR, mais la bella possède aussi ses incontournables défauts. Le bât blesse toujours au même endroit: primo, sous la selle, même si la cavité de chargement progresse en volume, on n’y case pas grand-chose. Cela dit, Vespa parvient presque à tourner ce désavantage en atout, dans le sens où vous pourrez monter une sacoche en cuir optionnelle qui rendra votre GTS encore beau et vintage. Secundo, c’est le portefeuille qui trinque! Ce n’est pas nouveau, les Vespa sont chères mais la GTS 300 ABS/ASR: 5.895€ dans sa version Super, mieux vaut être très amoureux de la marque sous peine de vite vous rendre compte que pour ce tarif, on peut acheter certains maxiscooters 400, voire certaines motos de 500cc!

Sexygénaire

Sans avoir pris une ride en 11 ans, la Vespa GTS 300 demeure un maxiscooter alternatif dans le paysage actuel des maxiscooters. Pour Vespa, cette nouvelle GTS symbolise une sorte de consécration, un modèle de transition entre 65 ans d’histoire et l’avenir. Car qui aurait imaginé, un jour, une Vespa équipée d’un contrôle de traction, de phares à leds, d’une plateforme pour Smartphone ou d’un ABS à deux canaux? Beau, dynamique, efficace dans le trafic, le plaisir au guidon est en outre bien réel mais la satisfaction réside aussi, tout simplement, dans le plaisir de posséder un engin peu ordinaire. C’est toute la magie de la marque italienne sexygénaire!  

Un essai signé Laurent Blairon et publié dans le Moto 80 n°764 de juillet 2014.