Sym Fiddle III – Copie très attachante

Essais Scooters Laurent Blairon
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Pour sa troisième génération, le Sym Fiddle, copie avouée de Vespa, progresse encore vers l’excellence dans le segment des urbains 125cc néo-rétro. Des feux LED et une peinture deux tons dopent encore son capital sympathie.

Depuis 2008, le Fiddle a su se faire un nom dans le segment des maxiscooters rétro-urbains de 125cc, Sym n’ayant pas cessé de le peaufiner et l’améliorer. Et le public a bien compris: nettement plus fiable et abouti que les concurrents chinois et deux fois moins cher qu’un Vespa équivalent, ce scooter a du talent dans sa façon de combiner rationalité des coûts et image sympathique. Et il en faut pour rester compétitif dans un segment où la concurrence fait rage. Le nouveau Fiddle exhibe un habillage quasi intégralement neuf tout en conservant des proportions et un style familiers. Compact, le taiwanais est agréable à regarder. Les assemblages respirent la rigueur, les formes arrondies et les nouveaux coloris (dont diverses teintes bitons) sont du plus bel effet. Pours les «mecs», Sym a aussi prévu une version noir mat intégral qui lui sied tout aussi bien que les teintes plus féminines. Nouveaux aussi, ses phares à LED apportent une touche de modernité, voire de luxe dans ce segment de prix, en plus de vous rendre mieux visible dans la circulation.

Nouvelle selle

Au guidon on retrouve une bonne position de conduite, assis bien droit et «sur» le scooter. Grâce au plancher plat, les pieds ont de l’aisance. Sym a pensé à changer la selle, plus plate et mieux rembourrée, en plus d’être plus agréable à l’œil. Ne soyons pas trop louangeurs, la position plaira aux utilisateurs pas trop grands, 1,80m semble être une limite absolue car au-delà, vous ne pourrez négocier un virage sans vous prendre le guidon dans les genoux, le seuil de plancher des Sym étant coutumièrement très haut. Par contre, si votre physique correspond, vous apprécierez l’accueil à bord parfaitement détendu… même si la selle paraîtra assez haute aux courts sur pattes. On conseille vivement le pare-brise optionnel équipant notre modèle d’essai, qui évacue agréablement le vent du buste.

Très succinct, le tableau de bord va néanmoins dans le sens d’une évolution. Toutes les pièces sont désormais peintes et l’on voit apparaître une petite montre (LCD), une petite mais très pratique attention. La (toute) petite boîte à gants protège quelques objets, pas plus. Sous la selle, le coffre apparaît par contre assez vaste pour la catégorie, certains jets à grand écran pourront s’y loger. Le passager qui vous accompagnera dans vos escapades appréciera les nouveaux repose-pieds rétractables et bien positionnés.

Carbu électronique

L’éloge de la simplicité qui caractérise le Fiddle se retrouve dans son moteur. Son monocylindre de 125cc refroidi par air fait toutefois un petit bond en performances, passant de 8,5 à 11ch. Cela reste modéré mais suffisant pour marquer le coup. Le Fiddle se veut plus vif au démarrage et en reprises que son prédécesseur et nous distille toujours son agréable sonorité, encore plus «ronde» du fait d’une nouvelle chasse aux frictions internes. S’il reste alimenté par un carburateur, il jouit d’une nouvelle commande électronique de ce dernier, optimisant les démarrages à froid et la consommation. Celle-ci se situe à environ 3,5l/100km avec un pilote lourd en selle. Sym a également répondu à un grief récurrent: augmenter la capacité en carburant. Celle-ci passe à 6,5l (+ 1,5l), ce qui reste pingre dans l’absolu mais permet de parcourir, disons, 160km avant de réellement commencer à s’inquiéter.

Prince du faufilement

Le Sym Fiddle jouit d’un bon châssis. Une base éprouvée qui, pour rappel, est intégralement reprise par le Lambretta LN 125 (moteur compris). Monté sur deux roues de 12’’ et jouissant d’un cadre bien rigide, il trace sa route imperturbablement jusque, environ, 80km/h. Après ses roues et son empattement (1.330mm!) ne peuvent contenir une relative tendance au louvoiement. Rassurez-vous, il n’évoluera jamais beaucoup plus rapidement, sa vitesse de pointe ne dépassant pas 105-110 km/h compteur. Qu’importe, le Fiddle III a été pensé 100% urbain, un environnement où il s’impose en prince du faufilement. Accusant 112 kilos sur la balance, c’est une plume qui répond au doigt et à l’œil! Une légèreté également salutaire au moment de le lever sur sa béquille centrale (plus stable que la latérale). Le nouveau disque avant de 190mm apporte un peu plus de progressivité mais on restera prudent car il n’en faut pas beaucoup pour bloquer la jante avant, sur le mouillé du moins.

Si le Fiddle III n’a pas la classe pure d’un vrai Vespa, ne perdez pas de vue qu’il coûte… plus de deux fois moins cher tout en faisant le même boulot. A 1.999€, le Sym Fiddle III constitue donc un choix aussi tentant qu’intelligent. Le genre de maxiscooter que l’on peut acheter en plus de sa moto et/ou de sa voiture et que tous les membres de la famille s’arracheront à n’importe quelle occasion.

Un essai signé Laurent Blairon et publié dans le Moto 80 n°767 d'octobre 2014.